Topographie
Localisation
Hermalle-sous-Huy se trouve en Wallonie (partie sud de la Belgique, en
Europe occidentale).
Le village est situé sur la rive droite de la Meuse,
à 11
km en aval de Huy, 23 en amont de Liège, à 5 km
de
Tihange, 12 de Nandrin, 4 d'Engis et à 4 d'Amay.
Son territoire s'étire le long du fleuve, d'ouest en est, de
Ombret et Clermont-sous-Huy à Ehein.
Avant la fusion des communes du 1er janvier 1977, il comprenait aussi
la Mallieue,
une zone de la rive gauche, allant de Flône à
Engis, au
sud de Saint-Georges.
Le village est traversé, dans toute sa longueur, par deux
routes nationales : au nord, par la N90
à quatre bandes de circulation, presque parallèle
au fleuve, et au centre des terres par la N644,
dénommée Rue d'Ombret
puis Nissart
dans sa portion ouest, chaussée
Freddy Terwagne dans sa partie centrale où se
situent la plupart des commerces et le Syndicat d'initiative, Roua
puis chaussée
de Liège dans sa portion est.
Perpendiculairement à cet axe :
- vers le nord, la rue du Pont
part de l'ancienne maison communale pour se diriger vers le fleuve
(d'où l'ancien nom Rue
de Meuse).
Sur la gauche, en descendant la rue, se trouve l'école
maternelle et primaire, et une réserve naturelle
éducative; en face, le Centre de
créativité, la
section locale de la Bibliothèque communale, et le Centre
culturel Camille Jamagne (asbl Centre culturel d'Engis). Tout au bout,
en bord de Meuse, un parc d'activités industrielles
accueille
des petites et moyennes industries bénéficiant de
voies
de transport multimodales (route, chemin de fer : ligne Val
St-Lambert-Hermalle-sous-Huy n° 285 reliée
à la 125
permettant une vitesse de 40 km/h sur 1 voie de 7,9 km, port fluvial).
La prolongation de la rue est le pont de
Hermalle-sous-Huy qui permet de rejoindre la rive gauche
du Fleuve et la route nationale 617.
- vers le sud, la rue
Wérihet suivie d'une portion en lacet Fontaines
amène à rejoindre le plateau du Condroz par Aux Houx vers Saint-Séverin.
Géologie
Diagramme de l'échelle des temps
géologiques. – Auteur : Notyourbroom –
Œuvre tombée dans le domaine public.
À voir à
Engis : un site de
nature exceptionnelle à l’échelle
européenne
Il y a plus de 500 millions
d’années, notre région
était située… près du
pôle
sud et couverte
d’eau !
Suite
aux mouvements des plaques tectoniques, elle
s’est
déplacée progressivement vers le nord et a
passé
l’Équateur à
l’époque dite du Carbonifère
supérieur ; elle a donc connu des climats
fort variés et les bouleversements de la croûte
terrestre
pendant lesquels se sont constitués les deux structures
géologiques majeures de Belgique : les synclinoriums
de Dinant
et de Namur au contact desquels se trouve notre commune, ce
qui
lui donne une position unique.
Le sol
d’Engis est composé de roches très
anciennes
(± 450 millions d’années) et
d’autres plus
récentes ; on y a creusé des carrières
pour en
extraire la pierre calcaire qui servait aux constructions et dont on
fabriquait la chaux.
C’est
le front vertical d’une carrière, situé
au sommet du parc des
Tchafornis (à
Engis-Bas - rive gauche de la Meuse), qui montre les strates
géologiques (jadis
horizontales mais que le rapprochement puis le chevauchement des masses
continentales a transformé en bancs obliques), et qui forme
la
très belle coupe d’un récif corallien
à stromatopores
(organismes proches des éponges) d’il
y a un peu plus de 370 millions
d’années, un site à lire de droite
à gauche car entre les premiers bancs de droite et les
derniers
de gauche il s’est écoulé plusieurs
centaines de
millions d’années…
Ce
parc des Tchafornis constitue l’un des quatre géosites de Belgique sur les 3 700
répertoriés au niveau mondial.
Le
parcours du géosite vous permet de découvrir
des éléments d'intérêt
majeur dans
l'histoire géologique de notre planète
à savoir,
ici, les changements climatiques et du niveau de la mer, une
éruption volcanique, une crise écologique pendant
laquelle de nombreuses espèces se sont éteintes,
le
développement et la mort d’un récif de
corail
!
|
Éhein : un site classé
patrimoine immobilier exceptionnel de la Région wallonne
Vue du rocher d'Engihoul
à partir de la route du zoning industriel, en contrebas de
la N 90 - © BMG
La Grande Caverne
d’Engihoul
Coupe longitudinale de la Grande Caverne
d'Engihoul avec gisement en 5 d'Ursus
speleus, fouillé par M. le professeur J.
Fraipont.
A
- Entrée orientale à la base de la muraille
rocheuse du ravin d'Engihoul, à 13 m au-dessus de la Meuse.
Le sol de ce passage a modifié
B - Entrée occidentale formée de deux couloirs
dont l'un était fermé par le magasin à
poudre de la carrière, en 1910.
C - Sommet de cheminée.
1 - Salle la plus basse (10 m plus bas que l'entrée), de 10
m L x 9 m l.
2 - Salle de la Lune de 8 m L x 3 m l. Son nom lui a
été donné par M. Doudou en raison de
l'effet lumineux donné par le sommet de la
cheminée de la diaclase qui débouche au sommet du
massif.
3 - Salle des Nutons, 4 m L x 3 m l, avec la Galerie des Stalactites,
couloir ascendant vers l'ouest totalement obstrué par les
concrétions.
4 - Salle du Cône, 14 m L x 3 m l, ainsi nommé par
le cône régulier formé au plafond par
la masse rocheuse.
5 - Grande salle, 20 m L x 18 m l x 3 à 4 m h, avec deux
cheminées obliques à l'aplomb desquelles se
trouvent la plus grande épaisseur de
dépôts meubles contenant des ossements (probable
charnier d'une soixantaine d'ours et d'une cinquantaine de sangliers,
formé par la pénétration des eaux de
surface qui ont périodiquement submergé les
cavités souterraines).
dans
E. Van den Broeck, E.-A. Martel et Ed. Rahir, Les cavernes et les
rivières souterraines de la Belgique
étudiées spécialement dans leurs
rapports avec l'hydrologie des calcaires et avec la question des eaux
potables, T. II Les
calaires carbonifériens du bassin de Dinant et coup d'oeil
sur le bassin de namur, H. Lamertin, Bruxelles, 1910
Auteur
: Égoïté - œuvre
tombée dans le domaine public.
Après
avoir
découvert en 1829 les grottes qui portent
désormais son
nom, à la lisière des Awirs et d’Engis,
Philippe-Charles Schmerling découvre et explore en 1830 ce
qui
va être appelé la Grande caverne
d’Engihoul.
L’entrée, dissimulée comme
très souvent par
des buissons épais, est très étroite :
«
il faut y marcher à reculons, et se glisser
couché sur le
ventre, jusqu’à une longueur de 3
mètres. On
arrive dans une galerie longue de 7 mètres, où on
peut se
tenir sur ses genoux (…) ».
Le chercheur
explore plusieurs salles et y trouve une mâchoire
inférieure d’homme, une vertèbre
lombaire, des
phalanges, des métacarpiens et métatarsiens et,
séparément des ossements d’ours, de
blaireau, de
ruminants, de glouton, de renard et d’oiseaux ; ailleurs
encore
de très nombreux morceaux d’os humains. Comme dans
les
grottes Schmerling des Awirs, il est question de trois individus
distincts. L’état des os, les cailloux
roulés, la
configuration des lieux, le type de limon, tout indique au docteur que
ces restes ont été apportés par
l’eau qui a
dû envahir les cavernes et qu’il est le premier
à
les découvrir.
En 1833, l’éminent géologue Charles
Lyell visite
Schmerling à Liège, voit sa collection et
conteste
l’âge des fossiles. L’argumentation du
Liégeois fait que, sans être pour autant
convaincu, Lyell
cite l’opinion de Schmerling quant à
l’existence
d’un homme fossile dans ses Principes de
Géologie
dès l’année suivante.
La
grotte Lyell
En 1860, Lyell repasse à Liège et
décide de
visiter la caverne d’Engihoul avec le professeur à
l’Institut agricole de Gembloux Constantin Malaise. Ils
explorent
en réalité une caverne découverte
après la
mort de Schmerling, et la fouille permet de trouver encore des fossiles
semblables à ceux du découvreur.
Malaise continue
ces travaux pendant plusieurs semaines et trouve un crâne et
deux
mâchoires inférieures avec leurs dents.
Lyell, alors convaincu de l’importance des travaux de
Schmerling, lui rend hommage en 1864 :
«
Il avait accumulé des preuves surabondantes que
l’introduction de l’homme sur cette terre datait
d’une époque bien plus ancienne que les
géologues
ne consentaient alors à l’admettre. Un fait
positif, me
dira-t-on, attesté par une autorité aussi
compétente, aurait dû peser dans la balance, plus
que tout
l’ensemble des témoignages accumulés
jusque-là relativement à l’absence
générale des restes humains dans les formations
d’une égale antiquité. La
seule chose que je
puisse alléguer, c’est qu’une
découverte qui
semble contredire les résultats
généraux des
investigations antérieures est naturellement
acceptée
avec beaucoup d’hésitation. C’eut
été
une tâche difficile, même pour quelqu’un
de fort
habile en géologie et en ostéologie, que
d’entreprendre, en 1832, de suivre pas à pas le
philosophe
belge dans ses observations et ses preuves avec le dessein
d’en
contrôler l’exactitude. »
Après
avoir rappelé les difficultés de
l’exploration, Lyell conclut
«
(…) Qu’on se rappelle toutes ces circonstances,
qu’on en tienne compte, et l’on n’osera
plus
s’étonner, non-seulement qu’un voyageur
de passage
[c’est-à-dire lui-même] ait
négligé de
s’arrêter pour contrôler la valeur des
preuves
qu’on lui donnait, mais même que les professeurs de
l’université de Liège, vivant tout
à
côté, aient laissé écouler
un quart de
siècle avant d’entreprendre la défense
de la
véracité de leur infatigable et clairvoyant
compatriote.
»
D’autres scientifiques - comme Antoine Spring, De Puygt,
Lohest,
Julien Fraipont, Ernest Doudou - ont exploré
l’endroit et
trouvé, outre de nouvelles cavités, d'autres
ossements
humains et animaux, des silex taillés
néolithiques, des
fragments de poteries, des objets en bronze et en fer.
L'ensemble des cavités est pourtant nommé
Grotte Lyell - en hommage à Sir
Charles Lyell - par
Les Chercheurs de la Wallonie, au XXe
s.
Dès la première moitié du XXe
s.,
divers biospéologues mettent en
évidence
l'intérêt exceptionnel de la Grotte Lyell sur le
plan de
la biodiversité et répertorient plus de 70
espèces
d'invertébrés. Deux d'entre elles (Microniphargus
leruthi et Tychobythinus
belgicus ),
considérées au départ comme
endémiques,
sont ensuite retrouvées en Allemagne et dans des grottes
wallonnes proches (grotte de Ramioul et grotte Nicole). Le
diploure Litocampa hubarti semble bien être
réellement endémique.
La
grotte de Rosée
En
juillet 1906, une cavité, en forme de cheminée
verticale, est mise au jour suite
à un tir de mine dans une carrière appartenant au
Baron
Jacques de Rosée, située au rocher d'Engihoul.
Le 15 septembre, A. Vandebosch, surveillant au Concasseur des Awirs, et
Ernest Doudou en commencent l'exploration qui les amènent
à découvrir un domaine «
bien plus réservé aux fées et aux
sylphes que
destiné à être foulé par le
pied brutal de
l’homme ». Cette immense salle est
nommée le
Palais de Cristal. Le géologue Ernest Van den Broeck propose
de
nommer l'ensemble de la grotte du nom du propriétaire des
lieux.
L’exploration de la Grotte de Rosée est
périlleuse. À tel point que parfois les
ouvriers
refusent d'y travailler. Van den Broeck souligne
l'opiniâtreté de ceux qu'on appelle alors les
« excursionnistes », Cosyns,
Doudou et Colette se
débrouillant alors seuls : «
pendant un jour et demi, enfoncés dans la vase et les
pierrailles jusqu’aux genoux, travaillant au pic et
à la
pelle, s’aidant aussi d’une longue gaule, fouillant
sans
relâche dans la cheminée verticale, pleine de boue
caillouteuse qui descendait encore, de temps à autre, par
paquets dangereux et faisait se refermer l’accès
du
passage creusé par dessous. »
Coupe longitudinale de la Grotte de
Rosée, telle que publiée dans E. Van den Broeck,
E.-A.
Martel et Ed. Rahir, Les cavernes et les
rivières souterraines de la Belgique
étudiées spécialement dans leurs
rapports avec l'hydrologie des calcaires et avec la question des eaux
potables,
T. II Les calcaires
carbonifériens du bassin de Dinant et coup d'œil
sur le bassin de Namur,
H. Lamertin, Bruxelles, 1910.
Auteur
: Égoïté - œuvre
tombée dans le domaine public.
L'ensemble
de la
grotte de Rosée est un important réseau
de salles,
couloirs et galeries ; ces derniers, parallèles ou
perpendiculaires, s'entrecroisent sur plusieurs niveaux, et sont
ponctués par des puits, cheminées, siphon,
tunnel,
etc.
Le Palais de Cristal, avec ses marmites et ses dômes, ses
cascades de stalactites, est réellement impressionnant. Il
présente aussi des stalagmites dont la chandelle principale
fait
2,80 m de haut pour un diamètre de 60 cm, des
régions
neigeuses et une averse de tubes hyalins cristallisés, de 5
cm
de diamètre pour des hauteurs allant de 1 à 2 m
et plus,
des baguettes cristallines «
distantes seulement de quelques centimètres les unes des
autres »,
toutes creuses et renfermant de l'eau. Un grand nombre d'autres
cristallisations excentriques, formées par
capillarité,
sont en forme de draperies, de crochets, de boucles,
d'hélices,
etc. et font penser à ces coraux ou à des fleurs
étranges.
Dans une seconde salle se trouvent des stalactites en forme de sabres
et plus à l'ouest encore, des stalagmites et des draperies
rouge
groseille, et d'autres stalagmites «
d'un noir de jais qui, renforce, par contraste, l'éclatante
blancheur des cristallisations environnantes. »
Sur le plan biologique, on a trouvé dans la grotte de
Rosée des fossiles animaux du
pléistocène et, au XXe
s., les collemboles Gisinea delhezi et Onychiurus
severini , et
l'araignée Diplocephalkus lusiscus .
Le
réseau hydrologique de Rosée alimente les parties
basses de la grotte Lyell.
Les
grottes de Rosée et Lyell ne forment en
réalité
qu’un seul et même site géologique
et ont
été classées patrimoine immobilier
exceptionnel de
la Région wallonne, au titre de « site souterrain
de
caractère exceptionnel », par
arrêté du 8
juillet 1977. Elles appartiennent depuis 1999 à l’asbl
Les Chercheurs de la
Wallonie qui les a acquises, pour le franc symbolique, à la
SA Carmeuse.
Vue sur l'entrée
protégée de la Grotte de Rosée en 2011
- © BMG
Pour
éviter la modification du biotope et la
dégradation des
concrétions, l'accès en est interdit au public et
fort
limité pour les chercheurs. La dernière
exploration
de Rosée date de 2000 et un court film, La
goutte de Rosée ,
a été tourné à cette
occasion par Philippe
Axell. Il est visible, sur demande, au
Préhistosite de
Ramioul.
|
Hermalle-sous-Huy
Hermalle-sous-Huy se trouve dans le lit majeur de la Meuse, lit
creusé au tertiaire entre les couches dures des calcaires et
dolomies carbonifères (360 à 300 millions
d’années) sur la rive droite, et les couches plus
tendres
des schistes ordoviciens-siluriens (495 à 400 millions
d’années) et des grès et psammites du
dévonien (400 à 360 millions
d’années).
La Meuse actuellement visible est récente (+/- 3
000 000
d'années) ; elle s’est
constituée au pliocène par recul des sources,
à partir
d’affluents de fleuves anciens (Hoyoux, Mehaigne, Geer,
Ourthe,
Meuse de Visé) qui étaient conséquents
au rivage
marin oscillant
à l’époque autour d’une ligne
entre Bruxelles, Tongres et Maastricht.
En bleu roi : la mer, l'Escaut, la Meuse, la
Mehaigne et le Hoyoux à la fin du miocène (il y a
quelques 5 332 000 d'années)
En noir : les autres rivières
à cette même époque.
En bleu clair : la mer du Nord actuelle – En violet : le
tracé actuel de la Meuse.
La côte que l’on retrouve au sud du village, et
qui monte jusqu’au plateau du Condroz, permet
d’abord de voir, après avoir
quitté la plaine alluviale (et ses alluvions
récents de
limons, sables et cailloux roulés), des schistes
très
anciens, fortement érodés, en pente douce
(jusqu’à la fontaine Saint-Martin, au fond
d’Oxhe,
au Thier D’Olne). Elle devient plus raide quand elle aborde
les
roches gréseuses, plus dures et donc moins
érodées, et ensuite les premiers psammites du
Condroz.
Elle fait partie de la Bande ordovico-silurienne du Condroz, comprise
entre le Synclinorium
de Namur au nord et le Synclinorium
de Dinant au sud, entre la Faille du Midi à l'ouest et la
Faille
Eifelienne à l'est. Cette structure géologique,
connue
aussi sous les noms de « Bande de
Sambre-et-Meuse », « Bande condruzienne
», « Bande Silurienne du Condroz
»
ou encore « Bande de Dave »
s'étend de
Châtelet à Engihoul sur une largeur de
maximum 2 km.
Hermalle est donc quasiment à son
extrémité
est.
«
La région d'Hermalle-sous-Huy, de par la
variété
des terrains que son sous-sol recèle et la
complexité des
structures géologiques que l'on y observe, constitue, pour
le
géologue, l'une des régions les plus attachantes
de notre
pays. »
Michel Vanguestaine, Chef de travaux au service de
Paléontologie végétale de l'ULg,
in
G. Weyenbergh et Ph. Destinay
(Éducation-environnement asbl),
Guide pour
une promenade à Hermalle-sous-Huy (Engis),
Foyer culturel d'Hermalle-sous-Huy (Engis), [après 1981]
D'après le relevé
établi par Michel Vanguestaine, op. cit.
– Ma = million d'années
La faille eifelienne résulte du charriage du Condroz vers le
nord lors du plissement hercynien,
il y a quelques 325 Ma, à l'époque de
l'apparition des reptiles et des insectes géants,
et donc bien avant celle des dinosaures, oiseaux et primates...
La Mallieue, sur la rive gauche de la Meuse,
possède un des 2 gisements connus de sidérite zincifère et l’un des 8
gisements remarquables au monde d'ankérite (espèce
minérale de la famille des carbonates).
Nature
La construction de la voie rapide en bord de Meuse en 1988 en
canalisant l'importante circulation routière de la
vallée, a préservé un paysage
diversifié : à la colline isolée du
Thier d'Olne
succède une plaine bordée au sud par les
douces
pentes des pâturages verdoyants et des bois vers
Clermont-sous-Huy, puis l'encaissement du val mosan du
côté
d'Ehein marqué par le rocher d'Engihoul où se
trouve des grottes explorées par Philippe-Charles
Schmerling d'abord, par les Chercheurs de Wallonie ensuite.
Colline du Thier d'Olne
vue du pont d'Ombret
|
N644 Ombret-Hermalle
section de la Nissart |
En bordure : vaches limousines au pâturage |
Rocher d'Engihoul,
Ehein |
Divers ruisseaux descendent du contrefort du Condroz pour se jeter dans
la Meuse que l'on a repeuplée, entre 1984 et 1987, par
déversement de barbeaux bagués – notamment à Hermalle-sous-Huy.
Le ruisseau du
Roua à l'est et le
ruisseau d'Oxhe à l'ouest, sont toujours visibles.
Dans ce dernier cours d'eau salmonicole,
où l'on trouve essentiellement truites et chabots, et
parfois petite
lamproie et vairon, surtout bordé d’aulnes
glutineux, de frênes et
d’épicéas communs, on a
déjà constaté la présence
du cincle
plongeur,
oiseau brun et blanc de la taille d'un merle, qui vit habituellement
à
proximité des cours d'eau rapides de montagne et dont on dit
couramment
qu'il « nage sous l'eau » !
À gauche : Le bleu intense d'un
ciel de
février 2007 se reflète dans le ruisseau du Roua.
À droite : Le ruisseau d'Oxhe à hauteur de
Hottine en mai 2011.
En raison du sol et du climat, la végétation est
en
majorité de type acide, à
luzule, fougères aigles et myrtilles, clématite
des
haies, houblon. Les feuillus, hêtres surtout mais aussi
chênes et bouleaux voisinent avec des résineux,
pins de
Corse, pins sylvestres, épicéas et
mélèzes.
Au Thier d'Olne,
le large affleurement shisteux exposé à l'ouest/sud-ouest
présente de larges plages de Sedum album parmi d'autres
espèces comme Silene latifolia subsp. alba, Senecio inaequidens,
Echium vulgare, Verbascum densiflorum, Plantago lanceolata, Daucus
carota, Acinos arvensis, Picris hieracioides, Hieracium bauhinii,
Daucus carota, Papaver dubium, Erigeron acer, Brachypodium sylvaticum,
Festuca sp., Sonchus asper, Dactylis glomerata, Rumex acetosella,
Taraxacum sp., Mercurialis annua, Veronica hederifolia, Lactuca
serriola, Tragopogon pratensis, etc.
La partie supérieure des rochers, au sud, au-dessus de la rue
Fouyet, est occupée par une population de Lychnis viscaria,
plante rarissime qui constitue le joyau biologique du site [biodiversite-wallonie].
Bien que commune car répandue en plaine dans une grande partie
de l'Europe (sauf les Iles Britanniques), cette plante est rare en
Belgique car elle nécessite un habitat très
spécifique : une exposition vers le sud et/ou l'ouest et la
présence de roches particulières ; sa répartition
est donc habituellement très morcelée.
Le parc du château de Hermalle et la drève de la
Ferme
castrale contiennent quelques arbres remarquables,
répertoriés par la Région wallonne :
orme
champêtre, tulipier de Virginie, séquoia
et Arbre du Pendu-noyé.
Séquoia dendron giganteum
dans la drève de la Ferme castrale, en septembre 2010
— Auteur : Maurice Vandeput.
Une partie de cette zone est classifiée au plan de secteur
comme d'intérêt paysager. Elle jouxte
une
réserve naturelle pédagogique,
aménagée derrière l'école
dans les
années 1980.
Avec patience et chance, selon l'heure et les saisons, on trouve
à Hermalle (cliquez sur le nom latin) :
et d'autres
animaux comme
Des
bénévoles protègent la migration des
grenouilles
dans la Nissart car chaque année ces animaux doivent
traverser l
N644 pour rejoindre leurs lieux de reproduction dans le Bas
Bois. D'autres personnes recensent attentivement les oiseaux
; vous trouverez leurs données sur http://observations.be/gebied/view/42143.
Vous découvrirez ainsi non seulement le biotope de Hermalle,
mais aussi les richesses naturelles de la région proche.
Moyens
d'accès
|
L'aéroport
le plus proche est celui de Bierset (Liège), à
± 20 km de Hermalle-sous-Huy. |
|
La
gare de Hermalle-sous-Huy (située sur la rive gauche de la Meuse,
à
la Mallieue, depuis 1850) ayant été
fermée en 1993 au trafic « voyageurs »,
les stations
ferroviaires les plus proches du village sont
celles d'Engis et Amay. En raison de l'éloignement
de
l'arrêt de bus, il est plus pratique de descendre
à la gare
de Huy qui sert aussi de gare pour les autobus.
La gare de Hermalle-sous-Huy assure toujours les chargements et
déchargements de marchandises. |
|
Hermalle-sous-Huy
est desservi, à raison d'une fois/heure, par la ligne 9 de
la Société de
Transport en commun TEC (arrêt principal « Place
d'Hermalle » dans la
chaussée Freddy Terwagne). |
|
Hermalle-sous-Huy
est sur la ligne 1 du « RAVeL de Meuse » (RAVeL = réseau wallon de voies
« lentes ») qui fait partie de la route des Pèlerins reliant Trondheim (en Norvège) à Pampelune, Burgos, León et Saint-Jacques de Compostelle (en Espagne). |
|
Le
Sentier de Grandes randonnées GR 576 longe la Ferme
castrale, au centre du village. |
|
De
nombreux chemins communaux permettent l'accès par les bois. |
|
Le
village est directement accessible par les routes nationales 644 (qui
traverse le village) et
90 (voie rapide à 4 bandes de circulation, sortie
« Pont de Hermalle », qui longe la Meuse).
Le Pont de Hermalle permet l'accès à la route
nationale 617 (à mi-chemin entre Amay et Engis). |
|
Le village
dispose de trois parkings : Place des Combattants (le long de
l'église Saint-Martin, à côté de la Ferme castrale), place d'Hermalle et rue du Pont (en
face de
l'école communale). |
La toute première route qui traversa Hermalle-sous-Huy fut
celle
de la Gerée qui
reliait le hameau au gué mosan, à Amay, sur la
chaussée romaine Tongres-Arlon, au pied de la colline dite
du
Thier d'Olne.
Je revois
encore ce vieux chemin de la Gérée.
Étroit,
cahoteux et mal empierré,
Il
desservait tout un domaine,
On
le disait : Ancienne Chaussée Romaine.
Il
prenait source à la Grand’Rue.
Du
Quartier de l’Eglise, c’était la Petite
Avenue.
Il
longeait le haut mur du vieux cimetière
Où
de nombreuses tombes se devinaient centenaires.
(...)
Gustave
Séverin, Souvenirs
(De la Gerée à Hottine)
C'est au bord de la Gerée que fut construite la tour-porche
de
la Ferme castrale par laquelle on accédait au
château de
Hermalle.
C'est par cet antique chemin que
l'armée de libération américaine,
venant d'Amay,
entra au village le 7 septembre 1944 :
L’homme au brassard qui court à gauche est Jules Lecrenier
(le fils de l’ancien receveur communal Camille Lecrenier
déporté par les Allemands pendant la Première
Guerre mondiale) ; la femme souriante est Yvonne Sauveur.
Félix Halleur, René Davignon (cousin de Jules Lecrenier)
et Jean Welliquet sont juchés sur le véhicule à
côté des G I’s dont l'officier gardait en parmanence
la main sur son revolver. Ces jeunes gens étaient partis
à Ombret rejoindre les Américains « pour
leur montrer le chemin pour entrer dans Hermalle ».
Reproduction avec l’aimable autorisation de Jules Hastir ;
informations de Francis, fils de Jules Lecrenier.
Au XVIIIe
siècle, Hermalle-sous-Huy possédait un relai de
poste sur
la route Liège-Huy (actuelle N644) et Napoléon y
aurait
logé en 1810.
Jusqu'en 1908, le passage de la Meuse se faisait par bac. Les
autorités communales décidèrent
l'érection
d'un pont en béton armé. Second de ce type sur la
Meuse,
il fut construit en 5 mois avec l'aide de scaphandriers, et
inauguré en grande pompe.
Scaphandrier et ouvriers pendant la
construction du pont – coll. BMG
Détruit en 1914 tout au début de la
Première Guerre mondiale, il fut
reconstruit en 1923.
La Seconde Guerre mondiale n'en laissa qu'un
pilier en 1940, et il fallut encore reconstruire cet ouvrage qui fut
le dernier, en Belgique, à être une
propriété communale.
En 1975, la centre nucléaire de Tihange est mise en service ;
elle a été construite sur une superficie de 75 hectares
bordée par la Meuse, 30 km de Liège et 34 de Namur,
à 14 de Hermalle et à quelques km à peine du
centre de Huy qui ne possède comme voirie principale que la
Route de la Vallée, forcément sinueuse, étroite,
où le trafic est ralenti par le flux de camions qui desservent
les industries. La ville ne dispose d'aucune large voirie qui la relie
à l'autoroute de Wallonie, parallèle à la Meuse
mais 9 km plus au nord.
Le problème de l'évacuation des civils en cas d'accident
nucléaire est évident mais plus de cinq ans se passent
avant qu'il ne soit réellement pris en considération
comme le prouve la session de la Chambre des Députés du 1er
avril 1982 où Charles-Ferdinand Nothomb, Vice-Premier Ministre
et Ministre de l'Intérieur et de de la Fonction publique,
reconnait que « les
plans de secours et les plans particuliers existent mais ne sont pas
tout à fait complets. (…) En ce qui concerne la
protection de la population autour des centrales nucléaires, les
efforts seront continués, bien entendu dans la mesure des
possibilités que nous laisse la situation financière du
pays. »
Le projet d'établissement de quatre voies de circulation, deux
pour l'évacuation et deux pour l'arrivée des secours, est
évidemment critiquable, et Louis Olivier, Ministre des Travaux
publics l'admet implicitement lors de cette session :
« Vous
connaissez la mentalité des Belges aussi bien que moi et vous
comprendrez donc aisément, chers collègues, qu'il serait
impossible de leur faire emprunter uniquement les deux voies
d'évacuation et de laisser libres les deux autres voies
destinées aux ambulances, ou à l'arrivée des
secours en général. En cas de panique, les quatre voies
seront empruntées, quitte à enjamber le séparateur
pour aller plus vite ! »
Reste que les blessés éventuels devraient être
conduits vers les hôpitaux de Liège, Namur,
Marche-en-Famenne et surtout Bruxelles.
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Une jonction est donc établie entre Huy et l'autoroute par la création
d'une voie à quatre bandes de circulation (N 65). Mais… « cette
voirie, s'il y avait un accident ne serait jamais qu'une route
d'arrivée des secours et non une voirie de départ. Pourquoi ? Parce que
forcément elle aboutit dans la centrale nucléaire. Il est évident que
les gens qui vont partir ne sont pas ceux qui sont dans la centrale et
que les autres ne vont pas repasser par l'endroit dangereux où il y a
eu la catastrophe. » |
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L'amélioration de la jonction Huy-Marche-en-Fammenne par Tinlot ne sert
à rien pour l'apport de secours, les voiries existantes étant sinueuses
et étroites ; tout au plus pourra-t-elle servir à l'évacuation des
habitants de Huy-sud. Notons qu'en 2017, elle n'est pas encore réalisée… |
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L'évacuation vers l'ouest doit se faire par l'amélioration des routes
vers Lavoir et Hannut, et par la création d'un pont à Ben-Ahin (le pont
Père Pire). |
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Une jonction vers Liège nécessite la création d'une voie à quatre
bandes de circulation (N 90) dont une première section
(Neuville-Ombret) est construite dans les premiers mois de 1982, la
seconde (Ombret-Hermalle et jusqu'à la route d'Engis) étant alors mise
en adjudication.
Cette route, pratiquement,
permettrait l'arrivée de secours sur le site tihangeois et l'évacuation
(ou la fuite) vers Liège des Neuvillois, des Amaytois, des Ombrétois,
des Hermalliens - non des Tihangeois ou des Hutois qui passeraient alors par le site même
de la catastrophe… |
La construction de cette N90, « voie rapide » - reprise
dans le plan de
mobilité de la zone de police Meuse-Hesbaye comme axe de
transit
Poids lourds (+ de 7,5 t) - associée à la création
du parc d'activités économiques a provoqué la
disparition de
plusieurs
bâtiments, comme le Château d'Engihoul qui était
à l'emplacement actuel de l'entreprise Knauff :
Elle a aussi isolé un quartier du village : le hameau de
Chaumont ne peut plus s'atteindre que par
l'extrémité
nord de la rue du Pont.
Accès
routier : N90, sortie « Pont de Hermalle »
Accès par bus : Ligne TEC n° 9, arrêt
« place de Hermalle » à 300 m. de la
Ferme castrale
Accès pédestre : Sentier de grandes
randonnées 576
Le Syndicat d'initiative est dans la Ferme castrale,
à côté de l'église.
Plan du
centre villageois ancien
Bâtiments des XVIIe et XVIIIe siècles :
1- Château
2- Ferme castrale,
Syndicat d'initiative
3- Église Saint-Martin,
parking pl. des Combattants
4- Cense Cassal
5- Ferme Dacosse
6- Ancienne maison vicariale
7- Maison Jean-Gille Jacob (presbytère) classée
8- Ancien relai de poste
9- Maison Sacré
Par la chaussée Terwagne (direction Liège),
accès à la rue Lecrenier où se trouve la Maison de la
Héna (classée).
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Bâtiments des XIXe et XXe siècles :
10- Ancienne Maison communale (Maison de la Laïcité)
11- Anciennes écoles (CEC)
12- Centre culturel & Bibliothèque communale
13- Salle L'Amicale
14- Quartier Magotte
15- Salle Francis Grandfils
16- Pharmacie
17- Supérette
18- Salle pour banquets
19- Chapelle funéraire de la famille de Potesta
20- Chapelle du Calvaire
21- Chapelle
22- Grand place
23- Terrain d'aventures
(plaine de jeux)
2a- Grotte de Lourdes |
Horaire
du Syndicat d'initiative
Le secrétariat du Syndicat d'initiative répond
à
vos appels téléphoniques les jours ouvrables, de
9:30
à 18:00, au
+32-(0)85-31.42.86.
Le bureau d'accueil est ouvert toute l'année dans la Ferme
castrale : les samedis de 14 à 19:00*, les dimanches de 11
à 19:00*. Par conditions hivernales difficiles (neige, verglas, température <0°C), merci d'appeler le
+32-(0)85-31.42.86 pour vérifier si ce bureau et la Ferme castrale sont bien ouverts.
* Fermeture à 18:00 de novembre à
février inclus.
Notes
[biodiversite-wallonie] Fiche du Thier d'Olne sur biodiversité.wallonie.be, consultée le 13 juin 2013.
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