Remacle Le Loup, Le château de Hermal, gravure, 1735 – détail.
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Et au XXIe siècle...





En septembre 2002, la première pierre de la station d'épuration des eaux d'Engis est posée sur la rive droite, dans le parc d'activités industrielles de Hermalle.
Grâce à deux réseaux de collecteurs (celui du Roua qui dessert Hermalle-sous-Huy et celui d'Engis qui véhicule plus de 90 % de la charge), elle traite  les eaux usées de la rive gauche de la Meuse via un réseau de collecteurs et de stations de pompage établis sur les communes d'Engis, de Flémalle, de Saint-Georges-sur-Meuse et de Grâce-Hollogne. Le collecteur d'Engis traverse la Meuse à hauteur du pont d'Engis et rejoint la station de pompage sur la rive droite où les eaux sont relevées pour pouvoir s'écouler gravitairement vers la station d'épuration.
Cette station est la première à posséder un centre de traitement des huiles, graisses et autres flottants provenant des déshuileurs et fosses à flottants d'autres stations d'épuration et constitue l'un des quatre maillons qui doivent permettre l'assainissement de la Meuse en Province de Liège.  Les travaux, dont cout quelques six millions sept-cents-mille euros, se terminent fin 2004.

En près de 200 ans (de 1807 à 2003), la population est passée de 514 à 1422 habitants, notamment par l'immigration italienne, l'adjonction d'une cité de petits propriétaires terriens (la Cité des Ris construite sur un terrain pourvu de ruisseaux - les ris en wallon) et d'une cité d'habitations sociales (la Cité Vandeweghe dont 6 logements sont conçus pour recevoir des personnes handicapées en chaise roulante) qui ont élargi le centre d'habitat ancestral sans que le village ne verse dans le type de « village-nébuleuse ».
Le nombre des villageois hermalliens représente le quart des 5 694 habitants de l'entité d'Engis.

Le 8 juillet 2003, l’asbl La Rawète est reconnue « Organisme touristique » par le Commissariat général au Tourisme, en tant que Syndicat d’initiative installé dans la Ferme castrale. Le SI met en ligne le 1er décembre suivant le premier site Web consacré à Hermalle-sous-Huy : au fil du temps, ce présent site s’enrichit d’informations relatives à l’ensemble de l’entité engissoise.

Le 8 octobre 2006, les résultats des élections communales confirment l'attachement d'une très forte majorité des citoyens de tous les villages formant l'entité engissoise au parti socialiste qui dirige la commune depuis plus de trente ans.  Sur 4 120 inscrits, 3 512 votes valables offrent 70,03 % aux socialistes et 29,97 % à l'opposition Ensemble qui regroupe les Écolos (23,23 %), les libéraux (12,24 %) et les sociaux-chrétiens (12,24 %).  Serge Manzato est nommé bourgmestre, et continue d'assumer ainsi une fonction que Vicky Albert, son oncle par alliance, lui avait transmise au cours de son mandat et qui avait été officialisée par arrêté du Gouvernement wallon du 23 janvier 2003.

La nuit du 31 décembre 2006 au 1er janvier 2007, une violente tempête s'abat sur la région ; de même le 19 janvier.  Plusieurs toitures sont abimées et des dossiers rentrés au Fonds des Calamités.

Et le 3 juillet 2008, au lendemain d'un très violent orage…

« Foutue matinée ! Après le tumulte d’une nuit torrentielle, le village d’Hermalle-sous-Huy (commune de Saint-Georges) [sic] s’éveille dans la lueur des gyrophares dépêchés sur le lieu d’un accident ferroviaire peu banal. À 6 h 48, le train de voyageurs en provenance de Namur (ligne 125 Namur-Liège) est entré en collision frontale avec un train de marchandises à l’arrêt, provenant de la gare de Kinkempois (Liège). Voyant l’impact arriver, le conducteur de ce dernier a juste eu le temps de se réfugier à l’arrière de la cabine. Dans le train de Namur-Liège, les passagers auront moins de chance. Surpris par l’impact, ils valseront vers l’avant. Bilan : une quarantaine de blessés, sans gravité. Dans les minutes qui suivent, le plan blanc (dispositif médical d’urgence) est déclenché, les secours arrivent sur place.

À 8 heures, une pluie tiède renforce l’atmosphère dramatique du lieu d’impact. Dans ce site industriel poisseux planté en bord de Meuse, des dizaines de secouristes s’animent sous une tente jaune, dressée à la hâte. Premier espace de diagnostic pour la soixantaine de voyageurs en état de choc (…)

Sur les voies de chemin de fer qui s’avancent entre le fleuve et l’entreprise Dumont-Wauthier (groupe Lhoist), le spectacle étrange des locomotives soudées l’une à l’autre trahit la violence de l’impact. Cabines pliées, vitres éclatées, les deux monstres sont immobilisés pour quelques heures encore, le temps de laisser les inspecteurs analyser les lieux et interroger les conducteurs. (…)

Du côté de la SNCB (transport) et d’Infrabel (réseau), les mines sont plombées. Se réfugiant derrière des phrases convenues, des propos assimilés lors de stages de communication de crise, les porte-parole [sic] répètent en boucle qu’« il faut attendre les résultats de l’enquête ». Ministre de la Fonction publique, Inge Vervotte ajoute que tout sera mis en œuvre pour aider les victimes. » [16]

On en parle dans le monde entier [17] comme de la collision de Hermalle-sous-Huy !  Alors que l'accident s'est produit dans la partie de Hermalle cédée à Saint-Georges-sur-Meuse en 1977… L’enquête a ensuite déterminé que l’accident fut dû au non-respect de la signalisation par le conducteur du train de voyageurs.
Huit ans plus tard, le dimanche 5 juin 2016, un train de voyageurs emboutira à 23 h 03 un train de marchandises quasiment au même endoit, faisant trois morts et une dizaine de blessés. La presse, cette fois, placera la Mallieue parfois dans la commune de Saint-Georges-sur-Meuse, parfois – et encore toujours – à Hermalle-sous-Huy comme le fera d'ailleurs... le ministre de la Mobilité François Bellot !

tweet du ministre Bellot

La gare de Hermalle ne sert plus qu'au trafic de marchandises, nous l'avons déjà écrit. Quant à la gare d'Engis, où les trains omnibus s'arrêtent encore, elle n'appartient plus à la S.N.C.B. depuis 2008.
La fermeture du bâtiment par la SNCB en 1994 n'avait laissé aux voyageurs sur chaque quai qu’un abri transparent, sans sièges ni information,  et le souterrain remplaçant le passage à niveau pour l’accès à la voie 2 s'était dégradé.  La zone d’habitat environnante avait été désertée sauf pour le bâtiment qui abritait jadis une Poste et pour le logis contigu depuis longtemps un cabinet médical… Sur la place, le kiosque où, aux temps heureux, les Liégeois venaient par train assister aux concerts dominicaux… (et où se tenait la fête locale) avait depuis longtemps disparu, comme le transport par tram vicinal dont il ne subsistait que quelques rails. Plus rien ne rappelait la vitalité, de 1854 à 1950,  de la 9e station de la ligne Namur-Liège parcourue chaque jour par 6 convois, ordinaires ou express, avec 3 classes de confort…

la gare et le kiosque

Cherchant une solution, la commune d'Engis a finalement convaincu la SNCB de lui vendre le bâtiment qui, lorsqu'il sera rénové, devrait accueillir divers services au public (l’Agence Locale pour l’Emploi, l’Agence pour le Développement Local, le service d’insertion du CPAS, un espace de formation et un espace public numérique). Ces travaux de rénovation ont commencé mais la faillite d'un entrepreneur a momentanément bloqué le chantier. 


plan de la façade modifiée

La façade de la gare, selon le projet d'aménagement de l'architecte Pierre Ploumen.

La symétrie statique initiale du bâtiment central de deux niveaux sous bâtière, flanqué de part et d'autre d'une aile basse, jadis construit par la Cie du Nord-Belge, va être rompue par un nouveau volume comportant un ascenseur pour permettre l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Le projet de l'architecte Pierre Ploumen comportant
- la production de courant par panneaux photovoltaïques,
- l’isolation des façades extérieures pour obtenir un taux de déperdition thermique très bas,
- l’emploi d’une chaudière à gaz haut rendement avec régulation poussée et optimisée par zones en fonction de leur occupation,
- la récupération et la réinjection dans le circuit de consommation de la chaleur produite par les centrales vapeur de l’asbl « À Toute Vapeur » (service de lessive et repassage),
- une citerne d'eau de pluie de grande capacité avec filtre donnera l'eau gratuite pour les WC et les machines à lessiver,
- l'installation d'un système de ventilation mécanique contrôlée à double flux permettant la récupération de la chaleur de l'air extrait et de la réinjecter dans l'air pulsé,
fera de l'ensemble une structure « basse énergie ».

En 2008 aussi, les autorités communales, constatant que les délais créés par les formalités administratives avec le pouvoir de tutelle peuvent poser problème, dotent la commune d'un nouvel outil : la RCA - Régie communale autonome - qui dispose d'une plus grande liberté et va gérer, sous contrôle du collège communal, le patrimoine immobilier communal. Lui incombera donc, par exemple, de gérer le site des Terres rouges à Engis et l'urbanisation du terrain du Crucifix à Hermalle.

Les 4, 5 et 6 septembre 2009, Engis commémore le 65e anniversaire de la libération de la commune, en présence de vétérans de la deuxième Division blindée américaine "Hell on Wheels" honorés à l'administration communale. Plus de 130 véhicules militaires d'époque, accueillis par quelques centaines de personnes, ont bivouaqué à Hermalle-sous-Huy pour la plus grande joie des photographes avant de repartir vers Engis, Saint-Georges et Maastricht…

premiers véhicules à arriver photo motos véhicule militaire Croix-Rouge
jeeps camion à chenille avec canon

Le 26 janvier 2010, une association engissoise est mise à l'honneur : pour ses initiatives quant à l'accessibilité de la Ferme castrale et de ses musées aux personnes handicapées, l'asbl Syndicat d'initiative de Hermalle-sous-Huy La Rawète se voit décerné le Prix CAP48 de l'entreprise citoyenne 2009.

Le 14 juillet de la même année, l’entité d’Engis essuie une nouvelle tempête qui souffle un morceau du toit de l’école de Clermont, couche un arbre sur l’église d’Engis, abime le parc des Tchafornis. Au centre de Hermalle, dans la drève de la Ferme castrale et dans le parc du château dont les toitures souffrent à nouveau, de nombreux arbres sont découronnés ou fortement abimés en moins d’une minute. Dans la rue Gerée, un mur de branches empêche tout passage…

Arbre complet Arbre découronné

L’arbre du Pendu-Noyé répertorié comme arbre remarquable par la Région wallonne, photographié au printemps (à gauche)
est devenu en 10 secondes l’arbre du Pendu-Noyé-soufflé (à droite, photographié le 14 en début de soirée).


Vue de la rue en 1990. Au bout, le château. Un mur de branches cache complètement le château.

Rue Gerée, avant - après : Si, si, c’est la même rue et le château est toujours au bout…

En 2005, le château et son parc ont été acquis par un Nivellois qui a commencé des travaux de rénovation par la réfection du mur de clôture des douves, rue Gerée.  La reconstruction partielle du mur implique de vider les douves pour repartir de la base de la muraille.  On s'aperçoit alors que l'allée d'accès au porche de la Ferme castrale est, en réalité, le tablier (la partie supérieure) d'un pont à arches sur lequel devait reposer le pont-levis abaissé - ce qui modifie la perception de largeur des douves qu'on avait jusqu'alors.

Las ! Un différend oppose assez rapidement les occupants des dépendances au propriétaire et pendant plus de trois ans celui-ci ne peut pénétrer dans son bien.  En juillet 2010, un des occupants exaspéré par le comportement de quelques participants éméchés à la fête villageoise après le feu d'artifice va jusqu'à tirer des coups de feu ; la police intervient à 2 heures du matin, tirant deux coups de somation pour ramener le calme.[18]
En mai 2011, le propriétaire obtient l'expulsion des habitants et dans la deuxième partie de cette année, de nouveaux travaux de nettoyage sont entrepris pour faciliter… la remise en vente du château.

photo du château en mars 2012

Le château, vu de la Ferme castrale, en mars 2012.
La tour grise date du XIIe s. À gauche : l'agrandissement du XVIIe dû au comte d'Ursel avec l'une des 2 tours quadrangulaires.
À droite : une partie de la façade probablement remaniée par Jean-Gille Jacob.
À l'avant-plan :  douves et passerelle en encorbellement du XIXe s.


Le 16 janvier 2011 se produit un drame qui émeut la Belgique tout entière : la jeune Amélia Decloux, 6 ans, joue avec sa sœur et son frère au bord de la Meuse à Engis et, voulant rattraper son ballon, se retrouve à l'eau.  Alison - 12 ans - se jette dans le fleuve pour la sauver mais ne réussit pas, malgré l'aide du jeune frère, à se hisser avec elle sur la berge.  Sur l'injonction de l'ainée qui tente de se maintenir à flot avec sa sœur en s'agrippant à une péniche, Corentin court chercher son père mais lorsque celui-ci arrive, les deux fillettes ont été emportées par le cours d'eau. 

D'importantes recherches sont lancées tout au long du fleuve et jusqu'aux Pays-Bas, au cours desquelles, le 25 janvier, Olivier Rouhxet (39 ans), un homme de la Protection civile, plongeur professionnel et expérimenté, perd la vie, aspiré puis coincé sous l'eau contre la 4e porte qu'il inspectait au barrage de l'ile Monsin, le masque emporté par le courant.
Le corps d'Amélia est retrouvé par un passant à Liège le 9 février, celui Alison (décorée à titre posthume de la croix civique de première classe) le 17, à quelques mètres de là mais de l'autre côté de la Meuse.

Pour mémoire :
Les morts en Meuse ont été fréquents et si le bord au fleuve, dans sa section engissoise, entre la rue Vinâve et le pont où commence la rue Joseph Wauters s'appelle Quai Léopold Herten, c'est en mémoire d'un ouvrier de ce nom qui y travaillait à charger un camion en juillet 1957 ; voyant un jeune garçon tomber dans la Meuse, il s'y est jeté, a sauvé le gamin mais n'a pu lui-même sortir de l'eau et s'est noyé à l'âge de 23 ans.

D'autres Engissois ont été décorés pour faits de dévouement.  Ainsi Vincent Joseph Gabriel, maréchal-ferrant et boutiquier, qui le 20 septembre 1864, s'est jeté à l'eau avec le pontonnier Mathieu Joseph Caslety (tous deux sachant à peine nager) et ont sauvé un enfant jouant sur le bord de la Meuse et tombé à un endroit où l'eau mesurait 1,20 m de profondeur ; ils reçurent respectivement la médaille de vermeil et d'argent.  

Le 20 décembre suivant, Frédéric Vandewalle, garde-barrière du chemin de fer du nord, sauva trois personnes d'une maison en feu puis, monté sur le toit, parvint à maitriser l'incendie ; il reçut lui aussi la médaille de vermeil.

femme portant la hotte, assise et buvant du café

Adrien de Witte, La botteresse (buvant son café dans une copète), 1886 - © Breugelius


Le 10 décembre 1874… « Une botteresse, occupée au déchargement d'un bateau, tomba dans la Meuse dont les eaux, grossies par les pluies, étaient fouettées par une violente bourrasque. Thirion, qui ne sait pas nager, s'élance à son secours.  Perdant pied, il s'accroche à la passerelle, parvient à saisir la victime et à la maintenir ai-dessus de l'eau.  Delroualle et Destexhe, accourus à ses cris, se mirent en devoir de le retirer de sa position périlleuse.  Mais la passerelle ayant basculé, ces quatre personnes furent précipitées dans le fleur, d'où elles être retirées grâce à l'intervention de quelques témoins de l'accident. »
Le Moniteur belge ajoute dans son tableau de l'Annexe n° 268 du 25 septembre 1875, en page 25, que la médaille de 1ère classe fut décernée à Jean-Baptiste Thirion, employé à Hermalle-sous-Huy, et celle de 2e classe à Guillaume-Joseph Delroualle, journalier à Amay, et à Jean-Joseph Destexhe, journalier à Ampsin.

Le 17 juillet 1876, le passeur d'eau de Hermalle-sous-Huy Joseph Parmentier se précipita au secours d'un enfant tombé dans la Meuse et parvint à le ramener sain et sauf sur la rive.  Déjà porteur d'une médaille de 3e classe, il reçu alors celle de la 2e classe.


La demande de classement de la Ferme castrale comme monument historique, formulée dès juillet 2005, a connu de nombreuses péripéties et l'ouverture de la procédure d'enquête ne démarre finalement, par enquête publique, que fin février 2012.

Début 2012 aussi, le résultat des réunions citoyennes que constitue l'Agenda local 21, entamé en 2011, aboutit à la désignation d'une quarantaine de personnes pour former la Commission Locale de Développement Rural.  Celle-ci doit débattre des enjeux vitaux pour l'entité engissoise et proposer des pistes de solutions aux problèmes et d'amélioration de la qualité de vie dans une optique de développement durable.
En mai, le Tour de Belgique passe à six reprises dans Hermalle et trois fois dans Clermont et Engis où se déroule l'arrivée finale.
Fin septembre commencent d'une part d'importants travaux de terrassement pour la création d'un éco-village sur le terrain du Crucifix (entre la cité des Rys, la chaussée Freddy Terwagne et la route nationale 90),

photo du début du chantier

Phase de début des travaux : 10 octobre 2012

et d'autre part de renouvèlement de canalisations d'eau, enfouissement de lignes électriques et modification de la voirie au centre même du village.

villageois regardant la tranchée et les nouevelles canalisations

Centre de Hermalle, 20 septembre 2012 : tranchées pour la pose des nouvelles canalisations d'eau.

Le taux de votants aux élections communales et provinciales est inférieur, comme ailleurs en Belgique et bien que le vote soit obligatoire, à celui de 2006 : 87,3 % (à la place de 93,33 %) de la population engissoise répartissent leurs voix entre le Parti socialiste (66,75 %), le Mouvement réformateur (17,99 %) et le Centre démocrate humaniste (15,27 %). Le taux de votes blancs et nuls est de 8,41 %.

Le 7 février 2013, un début d'incendie est rapidement maitrisé à la Poudrerie Belge de Clermont-sous-Huy, classée SEVESO, sans faire de blessé.  
Il n'en est pas de même le 26 mars suivant où 500 kg de poudre noire s'embrasent dans l'atelier de tamisage de la Poudrerie. Deux ouvriers, Patrice Ramackers et Kevin Mahy, sont gravement brulés. Kevin décède au centre des grands brulés de Loverval huit jours plus tard, Patrice le 28 avril suivant.  
Un nouveau problème surgira le 7 mars 2014 : explosion dans un silo et deux blessés légers obligeant la mise à l'arrêt de l'usine - hormis les lignes nécessaires pour évacuer la production en cours et les matières premières. Treize jours plus tard, le périmètre de sécurité mis en place sera réduit à 50 mètres du chantier car le risque de détonation est écarté ; seul subsiste un risque d'incendie sur le site.

Les travaux reprennent tant pour l'édification de l'éco-quartier de la Fontaine Saint-Jean qu'au centre de Hermalle où l'on espère leur achèvement pour la fin juin… et où on rouvre la voirie…

tranchée et route barrée

et on trouve des ossements (os longs style tibias, vertèbres, etc.) à différents endroits près de l'ancien cimetière qui longeait la chaussée Terwagne et un crâne contre le mur est de la Ferme castrale, à circa un mètre de la grotte de Lourdes.

le crane dans la tranchée, au pied des ouvriers  le crâne près d'une latte, machoire avec dentition bien apparente

Découverte du crâne dans une tranchée

Début mai, les travaux de modification de la voirie empêchent la circulation au centre ancien de Hermalle. Empêchement tout théorique, car de nombreux automobilistes (non riverains) s'autorisent à emprunter la route, au milieu du chantier comme le prouve la photo suivante où l'on aperçoit un car… scolaire (non communal) qui contourne un engin de chantier !

la place en chatier avec un car scolaire

Le 28 mai 2013, le conseil communal, après enquête publique et consultation de la Commission de toponymie, décide de renommer la partie de la rue Gerée qui va de la rue du Pont à l'angle de la maison natale du maitre maçon Jean-Gilles Jacob en Ruelle Jean-Gille Jacob pour rendre hommage à ce grand maitre-maçon du XVIIIe siècle, comme le Syndicat d'initiative de Hermalle-sous-Huy le lui avait proposé en octobre 2012.

Dans les déblais résultant de l'enlèvement du pavage en briques de la ruelle de l'église (entre la Ferme castrale et l'ancien cimetière), on trouve un objet qui ressemble suffisamment à une grenade de la guerre 1914-1918 pour appeler le service de déminage d'Éverlée.  Celui-ci, après examen de l'objet suspect, et convaincu par son poids qu'il doit s'agir d'autre chose, le décape littéralement et en sort un morceau d'outillage composé d'un cylindre pivotant sur un axe. Plus de « peur » que de mal.

photo de la "grenade" l'objet

Avant et après

Le 7 juin, les édiles communaux posent officiellement la première pierre de l'éco-quartier « Fontaine Saint-Jean » destiné à créer 153 nouvelles habitations (maisons ou appartements) et une crèche sur le terrain dit « du Crucifix » (5 ha), contigu à la cité des Rys, à la chaussée Freddy Terwagne et à la route Nationale 90. Les immeubles seront construits avec des hourdis en béton et des panneaux préfabriqués de béton de bois (copeaux de bois - déchets de scieries - enrobés de chaux et de ciment et minéralisés) réalisés par la firme Prefer dont la fabrique occupe l'emplacement de l'ancienne « Tubes de la Meuse » à Flémalle.

Le dimanche 16 juin se produit la première visite touristique en car de l'entité engissoise, dans le cadre du Festival de visites guidées de la Maison du Tourisme Hesbaye-Condroz et avec l'appui de la commune d'Engis qui prête véhicule et chauffeuse. La guide du SI de Hermalle démontre à une trentaine de personnes (d'Engis, Haneffe, Huy, Momalle, Ougrée, Seraing, Ramioul, St-Georges-sur-Meuse, Verlaine, Vinalmont, Vottem), et avec succès, qu'Engis est davantage une commune agricole et forestière qu'industrielle et qu'elle vaut une visite.

Ce dimanche 16 juin après-midi, nous avons participé à la balade guidée « Surprenante et verte Engis ! » Surprenante surtout grâce à [la guide] qui nous a « régalés » de sa compétence, abordant tous les aspects : historique, social, architectural, économique, …
Elle a su avec le ton juste nous faire partager sa fierté pour notre commune et toutes ses (ces) « richesses » que nous ignorions. Nul doute que nous retournerons à différents endroits pour les découvrir à nouveau avec beaucoup de plaisir.

Un tout grand merci aux organisateurs et à notre guide, pour cet après-midi bien agréable et très enrichissante. Certainement une « aventure » à renouveler !
Madeleine et Paul Malchaire, Engis

les touristes embarquant dans le car

Embarquement dans le car communal.

Le 8 juillet, on inaugure en fanfare l'« embarcadère » de la préhistoire, structure métallique destinée à marquer le port d'Engis-Éhein comme la réelle entrée au port autonome de Liège et la porte d'accès ouest du bassin industriel liégeois, tout en constituant une passerelle entre les quais et le tablier du pont, favorisant une liaison cyclo-piétonne protégée entre le centre d'Engis, ses aménagements et le parcours RAVeL.

la fanfare le bourgmestre Manzato
 l'échevin Lhomme public et comédiens

La fanfare, le bourgmestre Serge Manzato, l'échevin Philippe Lhomme, le public.

À la mi-juillet s'achèvent les travaux  au centre de Hermalle après la pose de klinkers sur lit de grenailles, damage et remplissage des joints avec du sable de Lommel :
- de la rue du Pont au virage où donne l'entrée sud du château, la chaussée Freddy Terwagne a été rétrécie ; il en résulte une largeur de trottoir agréable tant au pied de la Ferme castrale qu'à celui de la terrasse d'accès de l'ancienne ferme sise au n° 125 où les piétons, précédemment, devaient marcher sur le voirie, et un ralentissement de la circulation automobile - les deux tournants de la chaussée ayant longtemps constitué un joyeux défi pour les automobilistes amateurs de risques ;
- la chaussée forme désormais un plateau avec la place des Combattants où une ligne de pavage noir rappelle l'enceinte de l'ancien cimetière ;
- le monument aux morts a été déplacé du flanc de l'aile sud de l'église au flanc sud du chevet ;
- un passage pour piétons a été créé au bord est du plateau ainsi qu'une pente d'accès au porche de la Ferme pour les personnes à mobilité réduite ;
- des plantations, près de ce passage et le long de l'édifice religieux, doivent agrémenter le site désormais mis en valeur par un éclairage adapté.

Le 6 septembre 2013, à la veille des Journées du Patrimoine, le carillon extérieur de l'église d'Engis est mis hors d'usage : des gens ont, vers 5 heures du matin, déboulonné la plus basse des trois cloches, d'une centaine de kilos de bronze et accroché à quelque 3 m de haut, probablement pour la voler mais ils n'ont pu l'emporter et la cloche est restée au sol.  Les dégâts sont estimés à 50 000 €. La police enquête…

photo du carillon

Le carillon photographié en 2010. Il avait remplacé celui de l'ancienne tour romane démolie en 1964.

Cette démolition mit un point final à une situation qui divisait la population engissoise en deux camps :

Après l'effondrement du plafond de l'église, le 13 décembre 1961, qui écrasa une centaine de chaises à un moment où l'église était heureusement vide, se posa le problème de la démolition totale de l'édifice ou de la conservation de la tour romane.  Cette tour avait été, au départ, une tour communale de défense construite au XIVe siècle sur une base du XI
e, à l'emplacement d'un ancien cimetière mérovingien ; elle était dotée d'une cloche servant de tocsin. L'adjonction successive de deux chapelles au fil du temps et l'ajout d'une deuxième cloche en avait fait une église au XVIIe siècle.  

On décide d'ériger un nouvel édifice à la fin des années 1960 (ci-dessous à droite) ; il contient l'harmonium et les grandes orgues de style louis XV de la vieille église (ci-dessous à gauche).

l'ancienne église  la nouvelle église

En juillet 2014, un arrêté de démolition de La Concorde, rue Albert Ier à Engis, est pris par le bourgmestre.  Cet ancien cinéma, qui abritait depuis de longues années un café, des associations et mouvements de jeunes, a connu deux incendies criminels (en février 2013 et le 27 juillet 2014).  La stabilité des installations étant altérée, il faut le démolir.

Le 9 septembre suivant, vers 16 h 40, le feu se déclare dans les combles du château de Hermalle. Les pompiers, aussitôt prévenus, tentent de maitriser l'incendie avec mousse, eau des fourgons d'incendie, eau pompée dans les douves et même raccordement à un tuyau de particulier, tandis qu'une foule accourt – les fumées sombres qui s'élèvent dans le ciel se voient de tous les coins du village, de la route nationale 90, d'Amay... – et envahit tant l'entrée du château, côté chaussée Terwagne, que celle de la Ferme castrale par la rue Gerée, sans se soucier évidemment qu'il s'agit de propriétés privées.

vue des fumées

Le feu est maitrisé en une bonne heure, mais non encore éteint. Les pompiers continuent leur travail au péril de leur vie car certaines parties du bâtiment sont fort vétustes et qu'ils ne connaissent pas le labyrinthe des lieux envahis d'émanations.  

toiture en feu

Vers 22 h 30, ils s'en vont.
Le lendemain, le feu reprend peu avant 7 h du matin et les camions à sirène reviennent. Les hommes du feu n'ont pas le choix : ils arrosent, remontent dans les greniers, arrachent ce qui peut l'être, tronçonnent le reste et balancent du bord de la corniche des poutres et débris qui s'écrasent sur le toit de la véranda du rez-de-chaussée.

le lendemain

Une même question est sur toutes les lèvres : comment le feu a-t-il pris ? Mais elle reste sans réponse.
Un même sentiment de tristesse est sur bien des visages… Ce château dont, au fond, peu se souciaient de connaitre l'histoire, c'est quand même un fameux morceau du patrimoine local.  On se demande ce qu'il va devenir…

La propriété est à nouveau morcelée par la vente des dépendances et de la majorité des terres à Roger Mottard et Cora Counerotte, en décembre 2014.

En avril 2015, le village de Hermalle est candidat au concours européen EDEN Destinations dont le thème est Tourisme et gastronomie locale. La candidature de Hermalle est présentée par l'asbl Syndicat d'initiative de Hermalle-sous-Huy La Rawète. Elle est soutenue par la Commune d'Engis - Échevinats du Tourisme et de la culture -, la Commission Locale de Développement Rural, l'Agence de Développement Local d'Engis, le Centre culturel d'Engis, la Fondation rurale de Wallonie et la Maison du Tourisme Hesbaye-Meuse.
Les arguments suivants font que cette candidature n'est pas retenue : « La proposition se démarque des autres candidatures et est assez séduisante. Le dossier est bien élaboré, communique un certain enthousiasme et met directement dans le bain avec la photo en couverture. La destination réussit à intégrer un produit gastronomique dans une offre touristique. Cependant, on ne retrouve pas de réelle expérience gastronomique plurielle et variée. On est davantage sur la culture que sur le tourisme ce qui limite les attentes en termes de candidat EDEN. L’aspect touristique est très faible par rapport à l’aspect espace pour des visiteurs extérieurs. On ressent en outre un manque de coordination car le dossier se rapporte uniquement à eux au lieu d’ouvrir un peu plus les frontières. »

Dans la journée du 24 avril, un habitant d'Engis brûle des déchets dans son jardin et quitte les lieux alors que le foyer n'est pas éteint.  Le feu reprend et se propage à l'entrepôt contigu où sont stockés, notamment, des bonbonnes de gaz et plusieurs tonnes de pellets… Le bilan est heureusement strictement matériel : hangar totalement détruit et plusieurs immeubles atteints.

imege prevenant d'une vidéo

© Alain Stassart - image provenant de sa vidéo postée sur Facebook.

La toiture du château de Hermalle est rénovée cette année-là et de nouveaux châssis sont installés à toutes les fenêtres.
Le 4 novembre, un court-circuit électrique provoque un incendie dans les combles du corps de logis de la Ferme castrale.  Pas de blessés.

En février 2016 se termine la réhabilitation de l'ancienne gare d'Engis ; l'Agence de Développement local est l'une des premières à s'y installer. Elle sera accompagnée au cours de l'année du service de repassage du CPAS À toute vapeur, de l'ALem, de la RCA Engis Développement, de l'ADL et d'un espace public numérique. Les déménagements de ces services libèrent des locaux, notamment à la Maison Mouton pour l'accueil et la réorganisation de la bibliothèque communale.

Le 14 avril, le château de Hermalle trouve un nouveau propriétaire, l'anversois Rayez Lemmens...

2017. En mai la presse se fait l'écho d'une formule de location achat lancée par la Régie autonome engissoise pour six logements dans l'éco-quartier de la Fontaine St-Jean à Hermalle : le locataire d'un logement de 2 ou 3 chambres paiera, pendant maximum 24 mois, un loyer mensuel de 750 à 900 € dont 50 % lui sera remboursé au terme du bail s'il désire acheter le logement à ce moment, formant ainsi un capital susceptible d'obtenir plus facilement un prêt hypothécaire pour financer l'achat équivalent à 148 000-174 000 €.  La récupération de la part capitalisée n'est évidemment effective qu'en cas d'achat dans les 24 mois.

Le 27 mai, le Centre culturel organise une exposition de photographies d'Engissois par Philippe Herbet ; les œuvres sont placardées sur des façades d'Engis, Clermont et Hermalle. C'est le début d'un éventuel « Musée à ciel ouvert ».

2018 connait à nouveau d'importants travaux routiers à Hermalle. Pendant le premier semestre, la rue du Pont est réfectionnée en profondeur et le trafic routier est détourné pendant plusieurs mois avec une signalisation des plus sommaires obligeant les gens à des détours inutiles.  La fin des travaux, prévue pour le 30 juin, n'arrive qu'à la fin aout.  
Et en septembre commence la rénovation de la chaussée Freddy Terwagne, de la Ferme castrale au cimetière : remplacement des conduites d'eau, création d'un trottoir, nouveau tarmac. La signalisation est meilleure mais oublie à nouveau d'indiquer que les (encore rares) commerces existants sont ouverts. Le délai prévu (jusqu'à fin décembre) est à nouveau largement dépassé ; ce n'est qu'en février 2019 que la circulation locale est rétablie, sans que le chantier ne soit pour autant totalement terminé au niveau du carrefour du Ronheu.
La rénovation a aussi pour but de rendre impossible le charroi des gros camions et des semi-remorques, interdit depuis des années mais que les GPS entrainaient vers le centre de Hermalle…

La vitesse est limitée à 50 km/h par l'installation d'ilots qui obligent les véhicules à slalomer et à devoir céder le passage en fonction de la signalisation, ce qui est illustré en mars par la page d'accueil du site www.hermalle-sous-huy.be :

photo commentée du slalom

Le choix réside donc entre le slalom et la cession de passage ou... le choc frontal.
La position des ilots et le flou de la signalisation fait que certains automobilistes slaloment et que d'autres essayent de rester sur la droite de la chaussée bien que la largeur soit limitée soit par des piquets soit par un petit talus de remblai.
L'espace étant ainsi fort restreint le véhicule empiète alors... sur l'ilot.

photo et fléchage des lieux

16 mars 2019.

2018, c'est aussi l'année des élections communales que l'on attend avec intérêt, les scandales politiques s'étant multipliés en Wallonie (et ailleurs dans le pays) - on pense notamment à l'affaire Publifin qui a mis en évidence le paiement de rémunérations contre peu ou pas de travail accompli.  Certains ont remboursé, d'autres ont refusé comme le maïeur d'Engis, Serge Manzato, qui se considérant sans reproches préfère répondre en justice. Il payera cependant un peu plus tard.
En attendant, la traditionnelle liste socialiste engissoise se modifie et devient Engis solidaire (orientation gauche), avec 2/3 de candidats indépendants et 1/3 d'affiliés au PS. Le score personnel de S. Manzato passe de 1203 à 907 voix, sa liste de 66,75% (13 sièges) à 47,73% des suffrages (11 sièges). Le parti Ecolo obtient 17,57%, 3 sièges et un échevin Johan Ancia, Engis Positif (liste d'union Cdh et MR) 1 siège (à la place de 2 en 2012) comme le MCER (Mouvement Citoyen Engissois Réunis, créé par Raphaël Grégoire ex-conseiller CPAS CdH) et le Parti Social EH de la dissidente socialiste Julie Leclercq.
Parmi les changements qu'apporte la nouvelle majorité, on note une page du site web de la commune où quatre personnes (bourgmestre et échevins) sur les 17 membres du conseil communal publient leur revenus, et la simplification de procédure pour l'interpellation du conseil communal par le citoyen.

En 2019, la direction du Centre culturel engissois assurée depuis 34 ans par Jean-Pierre Houet passe à Michaël Willems, précédemment animateur au CEE.

La canicule frappe à deux reprises en juillet. Le mercredi 24 juillet (où l'on relève une température de 41,4°C dans la cour de la Ferme castrale), deux des quatre hectares d'un champ d'épeautre de la ferme du Sart Lombard partent en fumée.  L'origine du feu est dû à la sécheresse et, probablement, à un mégot jeté par un automobiliste roulant sur la N90 qui sépare le champ des terres de Hottine.

Le nombre d'agences bancaires diminue fortement à Engis et à Amay, comme d'ailleurs partout dans la province de Liège : plus d'une centaine ont fermé en 2020.  
Disparaissent à Engis les banques Dexia, puis BNP Paribas Fortis ; ne reste que Bpost à la fin 2020.  Dans les villages de l'entité, Hermalle-sous-Huy, Clermont-sous-Huy et Éhein,... il n'y en a jamais eu – et même pas un distributeur de billets ! (Ce n'est qu'en 2021 qu'un automate sera installé au bureau de poste au grand soulagement des habitants.)
Au centre d'Amay, ce sont Fortis et ING qui ferment leur  bureau.
Cela pose de gros problèmes aux habitants : les clients de BNP Paribas Fortis, par exemple, voient leur compte domicilié dans le haut de Saint-Georges-sur-Meuse, quasiment inatteignable sans voiture.

Début 2021, la presse signale que la conférence des élus Meuse-Condroz-Hesbaye, qui regroupe les bourgmestres des 31 communes de l'arrondissement de Huy-Waremme, va écrire aux parlements et gouvernements fédéraux et wallons « pour leur demander de garantir une répartition équilibrée des distributeurs automatiques de billets de banques dans les communes de Wallonie et de poursuivre le dialogue avec le secteur bancaire pour le maintien d'un nombre suffisant et justement réparti d'agences bancaires de proximité, en particulier pour les zones rurales ». [19]

Dans la nuit du 16 janvier 2021, un incendie détruit la Ferme Aux-Deux-Tours.

Ce bâtiment était connu dans le village sous ce nom car il possèdait, en façade nord, deux tours d’escalier, circulaires. Il a cependant été cité dans les écrits comme Cense Wailley, du nom de la famille qui le construisit en 1610, ou Cense Cassal du nom de son propriétaire au XVIIIe siècle.
La famille de Potesta, propriétaire de la seigneurie de Hermalle, avait racheté la Cense Cassal vers 1911.
Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la famille D’Haeyère l’occupait et produisait des pommes de terre.  Le nom était devenu « chez D’Haeyère ».
Dans les années 1980, le bâtiment fut racheté par un néerlandophone qui fit procéder aux modifications des baies et des portes sans, heureusement, trop abimer la dalle carrée et moulurée, armoriée Wailley-Velroux, placée à l’attique de la porte d’entrée du corps de logis. 
Vers 1995, la cense fut rachetée par des particuliers comme logis et annexes… de rangement. La nuit fatale, la propriétaire et un de ses enfants, adulte, y logeaient.

Le 16 janvier 2021, vers 3 heures du matin, on entend depuis la ferme castrale des sortes de coups de pétard. 
En fait c’est le feu qui commence son ravage. Et ravage est le bon mot puisque l’incendie va flamber jusqu’au matin et détruire la toiture, la charpente, les étages et tout le contenu de la Ferme Aux-Deux-Tours. 

Les pompiers de Huy arrivent les premiers.

arrivee pompiers

Suivent ceux de Liège et puis encore la protection civile.  Deux grandes échelles, des camions citernes qui se parquent où ils peuvent pour augmenter la quantité d'eau prélevée au réseau de la SWDE. 
Au total il y a aura, d'après un pompier de Liège :
  • une autopompe et auto-échelle du poste avancé de Grâce-Hollogne,
  • une autopompe de la caserne,
  • une citerne du poste avancé du Sart-Tilman,
  • une citerne du poste avancé d'Ans,
  • un élévateur du poste avancé de Flémalle,
  • un véhicule et container Réhab,
  • un véhicule officier caserne avec les pompiers de Huy (zone Hemeco) en PPR et
  • une citerne de 28000 l de la Protection civile.

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Le feu a pris dans la partie ouest du corps de logis ; une grande échelle est mise en place.


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Le vent pousse flammes et fumées vers le nord-est, protégeant les bâtiments les plus proches (Ferme castrale) et habitations de la ruelle Jean-Gille Jacob) mais étendant l'incendie vers l'est du corps de logis.


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La toiture de la tour est a déjà disparu. 

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Le combat continue et se renforce.

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L'annexe brûle à son tour.

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Le courage du pompier qui dirige la lance du haut de la grande échelle…

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Boiseries, reste d'ameublement, etc. s'entassent, brûlants,  au rez-de-chaussée.

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Enfin, cela semble diminuer…

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Le fournisseur d'électricité RESA a dû envoyer un technicien pour réparer une panne qui affecte plusieurs immeubles avoisinants.

La SWDE a dû envoyer un fontainier car dans un  immeuble de la rue, l'eau est vraiment trop polluée par les dépôts de rouille arrachés des tuyauteries par la pression demandée par les pompiers.  Cela permet de se rendre compte que la valve qui devrait permettre de purger la canalisation a « disparu » sous la végération de la Gerée, insuffisamment nettoyée par la SPI… Une équipe devra repasser les prochains jours pour régler le problème ; en attendant, les bouteilles d'eau devront remplacer l'eau courante qui est couleur d'urine foncée.

L’arrosage continue jusqu'à 17 heures passées. Les pompiers de l'après-midi sont relevés par une équipe pour le soir.  Il est toujours interdit de pénétrer dans l'immeuble.

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Et puis la neige commence à tomber sur les ruines.  Il n'y a pas eu, heureusement, de victimes.
Cependant, l'importante collection de documents sur le chocolat de Jean Paquay, dit Monsieur Chocolat en Wallonie [20], est partie en fumée…
Le dimanche matin, les pompiers arrosent encore les débris d'où émane toujours de la fumée.  
Il est littéralement impossible de pénétrer dans l'immeuble étant donné la masse des décombres au sol du rez-de-chaussée.  
Les pompiers ne repartiront qu'à la fin de l'après-midi.
Mais ils devront revenir le mardi 19 à 15h 40 car de la fumée s'élève à nouveau du rez-de-chaussée.




Juillet 2021 est le plus pluvieux depuis 1980.

Le samedi 10, une très violente averse abat plusieurs grosses branches du saule implanté le long du mur d'enceinte des douves du château, au tournant de la rue Gerée.  Le branchage abattu sur la rue couvre 6 m de long x 6 m de large sur une hauteur de plusieurs mètres.

photo du saule abattu

Du mardi 13 au vendredi 16, des pluies torrentielles se déversent sur l'est et le centre de la Belgique, provoquant la crue éclair de nombreux cours d'eau et des inondations catastrophiques. Des centaines de maisons sont envahies ou détruites par les eaux violentes qui emportent véhicules, mobilier urbain et même ponts sur leur passage. Des conduites de gaz sont arrachées. Des incendies se déclarent que l'on ne peut maitriser faute de possibilité d'accès.
Au moins 40.000 personnes se trouvent sans électricité, et souvent sans moyens de communications.
Les autorités préconisent l'évacuation dans de très nombreuses communes.
À Verviers, un couvre-feu est instauré pour éviter les pillages.

Les pompiers, la protection civile, l'armée avec ses camions et hélicoptères, les très nombreux bénévoles wallons, bruxellois et flamands ne suffisent pas ; 150 secouristes arrivent de France, d’Italie et d’Autriche, avec bateaux et hélicos.

Le 20 juillet est déclaré jour de deuil national : la conférence de presse du ministre-président wallon Elio Di Rupo, aux côtés du Premier ministre Alexander De Croo et des autres ministres régionaux, confirme que 41 personnes y ont laissé la vie, deux disparus n'ont pas été retrouvés, des centaines de personnes se retrouvent sans toit, sans affaires personnelles, sans objets de vie ni souvenirs.

Des dizaines de bâtiments devront être abattus, leur stabilité n'étant plus assurée. Le relogement des sinistrés est plus que problématique…

Le bilan n'atteint pas celui de l'Allemagne qui a subi ces précipitations inouïes comme aussi les Pays-Bas, la France, la Suisse... mais n'en est pas moins dramatique.

Les Engissois ont moins souffert que les habitants des communes mosans voisines ; la Meuse a certes débordé mais n'a pas atteint la hauteur de 1992 et 1993.  

La nuit du 13 au 14 juillet, le bassin d'orage a pourtant atteint son niveau maximum, ce qui ne s'était encore jamais produit.

photo de l'eau qui arrive en trombe

© Page Facebook de Marc Voué

Agents du service travaux et mandataires ont travaillé jusqu'à 3h30 du matin à dégager les zones touchées et les grilles afin de libérer les passages pour laisser l'eau s'écouler.
Le 14, le service travaux a nettoyé les voiries et continué à effectuer les dégagements nécessaires pour une meilleure évacuation des eaux.
La plus grosse frayeur est venue, le jeudi 15, d'une péniche dérivant perpendiculairement au sens du courant, sur toute la largeur du fleuve, juste avant le pont d'Engis, évitant de justesse un autre bateau et menaçant de se fracasser contre le pont. La situation a pu être maitrisée grâce à un bateau pousseur qui a remis la barge le long de la rive.

photo de la péniche

© Facebook : Sébastien Saroléa

Sur la rive gauche du fleuve, à Engis, le quai du Halage a été fermé.

panorama du quai du halage submergé

© Facebook : Sébastien Saroléa

Sur la rive droite, où se trouvent Éhein, Hermalle et Clermont, le ruisseau de la rue Lambert Lepage a débordé, la rue du Sart s'est transformée en rivière obligeant les autorités à fermer la chaussée Freddy Terwagne entre la sortie du zoning et le sart.  La même chaussée a dû être fermée à hauteur de la Nissart et du cimetière. Idem pour les routes de la Poudrerie, le bois des Houx et le bois des Fontaines.  La population a dû éviter de passer à Magnery et dans la campagne d'Aux Houx, à hauteur du cimetière.

Des logis et garages ont été inondés, des toitures ont mal résisté.

La communication avec la population s'est faite, entre autres, sur Facebook.  
Pour répondre aux critiques acerbes de certains habitants, l'échevin Marc Voué y a expliqué que la campagne de nettoyage des avaloirs venait d'être achevée sur toute la commune dans la mesure du possible, un véhicule en stationnement pouvant empêcher l'accès aux bouches d'égout. Les volumes d'eau de pluie ont charrié des branchages, des encombrants divers qui bouchent les grilles et ont obligé les ouvriers à les nettoyer et re-nettoyer.
Il était quasiment impensable de retirer les taques des trapillons, les grilles des avaloirs sans risquer de voir les canalisations souterraines envahies de crasses et progressivement bouchées.  Or même dans la situation présente où ces canalisations étaient propres, le volume d'eau à évacuer était tellement important qu'elles étaient en saturation, obligeant les eaux à rester en surface…

Engis fera donc partie des 202 communes wallonnes (sur un total de 262) qui pourront être admises au Fonds des calamités.

La commune a envoyé ses ouvriers communaux aider, avec des jeunes Engissois, les sinistrés de Kinkempois ; elle a organisé une collecte de dons.  Et des commerces et associations locales se sont aussi organisés pour apporter également leur aide, en rassemblant par exemple des vivres et des produits de première nécessité.

Elle accueille au port de Hermalle-sous-Huy, d'énormes tas de détritus de toute nature provenant du déblaiement des rues de la région liégeoise. Des déblais à surveiller car de la fumée s'en échappe parfois…

photo du port et des déblais

© Lise Dubreucq, 08 aout 2021.

L'évacuation des 35 000 tonnes que représentent ces déchets, commencée le mercredi 27 octobre, se fait par péniche vers les sites de traitement par le consortium Aertssen-Bruco-Maes sous la coordination de la Spaque et doit se terminer en décembre 2021 ; ce sera fait à la mi-janvier 2022 et l'opération aura couté 6 450 000 €.
Métaux, plastiques, bois – soit l'équivalent de 26 000 tonnes – auront été recyclés, le reste étant incinéré pour produire de l'énergie. 

Le 19 novembre suivant, la première pierre d'un grand centre de tri… de déchets… est posée à quelques mètres de là pour remplacer celui de Seraing, vieux de 20 ans et déjà quasiment obsolète. Cet investissement de 40 millions d'euros couvrira 36 000 m2 pour traiter les déchets de Liège, du Limbourg et d'une partie du Luxembourg à raison de 40 000 tonnes par an. Intradel assure pouvoir y offrir 50 emplois issus de l'économie sociale. 

Dans la nuit du 13 ou 14 décembre 2021, entre minuit et une heure du matin, deux jeunes hommes ivres – 18 ans donc majeur et 17 ans, mineur, conducteur – dérobent un camion-tombereau Dumper 775 de Canterpillar à la carrière engissoise de Carmeuse-Sagrex pour rentrer chez eux.…   Ils sont arrêtés à Seraing, quelques heures plus tard, après avoir abimé la voirie, de la signalisation, des feux routiers et une habitation de particuliers !
Le responsable du chantier en reste comme deux ronds de flan et déclare aux journalistes Michaël Menten et Marc Evrard de RTL info, que

« Il faut déjà une formation de base pour conduire ça en bon état d'esprit et sobrement, alors avec un verre dans le nez, c'est quasi mission impossible. » publié le 14 décembre 2021 sur le web.


photo du camion-tombereau

Le camion-tombereau Dumper 775 de Canterpillar,
engin de chantier à six roues, 10 m de long, 4,50 m de haut, 4,50 m de large, qui roule à 67 km/heure.
Avec la silhouette, grandeur nature, de deux ouvriers pour comparaison.

L'année 2021 se termine mal pour Hydrometal.  Cette société, située dans le parc industriel de Hermalle-sous-Huy, le long du RAVel 1, recycle des matières contenant des métaux non-ferreux comme le zinc, le cuivre, l'étain, le plomb, le nickel.   Peu avant 08 heures, le jeudi 30 décembre, un ouvrier cordiste de 26 ans, originaire du Brabant wallon et qui travaillait pour un sous-traitant, inspectait une cuve de 27 m de haut lorsque de l'hydroxyde de zinc lui est tombé dessus et l'a enseveli.  Le jeune homme, spécialisé dans le nettoyage de silos, était muni d'une bonbonne d'oxygène mais elle n'a pas permis sa survie.  Il a été retrouvé deux heures et demies plus tard par les services de secours du Grimp (Groupe de Reconnaissance et d'Intervention en Milieu Périlleux), les moyens traditionnels des sapeurs-pompiers étant inadaptés.

Le 11 janvier 2022 débute l'aménagement d'un espace de convivialité à Clermont-sous-Huy qui n'a jamais possédé de place communale.  Le chantier d'un an coutera 1 487 029,79 € précise Lucas Beauduin dans le quotidien La Meuse du 12 janvier 2022.
Deux braquages du Spar Express de Hermalle-sous-Huy, tenu par le couple Benoït et Isabelle Verhulst-Doyen et leur fils Louis, émeuvent le village en mars et avril :
Le 18 mars, à 18:15, un homme encagoulé et armé d'un grand couteau de cuisine menace Benoît ; le gérant résiste et poursuit, avec sa femme, le malfrat qui a réussi malgré tout à voler des cigarettes.  
Le 7 avril, l'agression est plus méthodique et beaucoup plus agressive : vers 06:30, le livreur de pâtisserie qui arrive est pris en otage par deux hommes masqués qui le somment, sous la menace d'un révolver, de sonner à la porte du magasin. Naturellement le gérant ouvre, les hommes se précipitent en pointant l'arme sur lui. Ils le ligotent puis se servent : 5000 € et des paquets de cigarettes prennent la poudre d'escampette avec eux.  À l'arrivée de la police, il n'y a plus que les victimes fortement choquées… Le parquet descend sur les lieux.  Dès midi, Louis – le fils de Benoît et Isabelle qui travaille avec eux – rouvre le magasin. Les journaux – La Meuse, L'Avenir, la Dernière heure, RTL – n'ont pas manqué de signaler ce "fait divers".

photo de l'attaque

« Il faut le vivre » comme l'affiche le Spar ! Braquage du 18 mars, vidéo de surveillance, © Verhulst.

En septembre, c'est le décès d'un automobiliste sur une aire de repos de la N90 qui suprend la population : Les journaux locaux (La Meuse, L'Avenir, la DH) mais aussi nationaux (notamment la RTBF) annoncent qu'à la suite d'une manoeuvre dangereuse sur la route N90 le dimanche 4 septembre, les conducteurs de deux voitures, qui roulaient dans le sens Huy-Liège, se sont retrouvés sur l'aire de repos de la nationale à hauteur de Hermalle-sous-Huy. Lors de l'altercation, le carreleur engissois né en 1978, Cédric, a frappé à trois reprises Maxime Baugnet, Éghezéen de 32 ans, puis est reparti. Le jeune homme frappé est rentré dans sa voiture et a perdu conscience.  Les services de secours n'ont pu le ranimer.  À la police et au magistrat de garde du Parquet de Liège descendu sur les lieux avec un médecin légiste, la compagne de M. Baugniet qui voyageait avec lui, choquée, n'a pu que difficilement expliquer les circonstances dans lesquelles les faits s'étaient passés.  L'Engissois, ayant appris le décès de son adversaire,  s'est spontanément présenté à la police le lundi; il a été placé sous mandat d'arrêt. La police semble ne pas posséder toutes les informations utiles et tente de relancer l'enquête par un appel à témoins sur son site et dans les médias. Nos concitoyens découvrent alors, médusés, que le sens de circulation indiqué serait Liège-Huy et non l'inverse et que le « comportement routier inapproprié peut avoir consisté en une vitesse excessive, des dépassements dangereux ou éventuellement une course poursuite. » L'existence de deux aires de repos, en face à face, de part et d'autre de la N90, n'éclaircit pas les données…

Avec l'arrivée de 2023, le centre médical Médi-Engis s'ouvre au 43 de la rue Joseph Wauters à l'ancien emplacement d'un restaurant-pizzeria à côté de l'école communale. Lancé par des médecins généralistes de la commune, les Docteurs Annick Bourguignon et Thierry Hendrickx, rejoints par les Drs Poncin et Laurent, il a pour vocation d'offrir une infrastructure et un encadrement à de potentiels nouveaux médecins dont la population engissoise aurait grand besoin : avec ses 3 généralistes pour plus de 6000 habitants, Engis est un vrai « désert médical » !
On peut y faire faire des prises de sang sans rendez-vous du lundi au vendredi de 7 à 10:00 et le samedi de 8 à 11:00 et les locaux doivent accueillir outre les 4 généralistes précités, un gastro-entérologue, des kinés et une pédicure spécialisée. L’accueil du centre, joignable au 04 220 82 00, fonctionne de 8h à 18h, et le parking est aisé : soit sur l'ancienne place du marché, face au centre, soit à l'arrière de celui-ci accessible par le quai du halage.
Une partie de la population se montre critique sur les réseaux sociaux car elle espérait la création d'une « maison médicale » qui aurait pu accueillir en permanence tout un chacun, ce qui n'est pas le cas ici puisque deux des généralistes, au moins, ne peuvent plus prendre de nouveaux patients, le quota de leur patientèle étant déjà trop élevé.

2024, année d'élections diverses.
Les fédérales donnent en juin les mouvances de centre-droit et de droite gagnantes ; le résultat des européennes ? même au « café du commerce », on n'en parle pas – et c'est normal : il n'y a jamais eu aucun bistro à Éhein-Bas ni à Clermont, il n'y a plus aucun café depuis deux ans à Hermalle, et les propos éventuellement échangés dans le seul qui subsiste à Engis ne dépassent pas les 50 m aux alentours.

En octobre, les provinciales sont quasiment passées sous silence dans la presse au profit des communales qui ont débouché sur un certain de nombre de… chambardements locaux et confirmé ou infirmé au niveau local le résultat des « fédérales ».

Bouleversement aussi à Engis, mais pour d'autres raisons qui ont échappé la plupart du temps à la population, même si la presse (de moins en moins lue…) a relaté de temps à autre des oppositions entre le bourgmestre et son 1er échevin. Certains habitants ont bien tenté de s'informer sur ce qui allait se passer, mais les informations sont arrivées tard et au compte-gouttes, quasi toujours par l'intermédiaire de Messieurs Mark Zuckerberg, Chris Hughes, Eduardo Saverin, Andrew McCollum et Dustin Moskovitz. Vous ne les connaissez pas ? C'est presque normal : ce sont les fondateurs d'un réseau social que certains, par ironie, appellent fessebouc. Donc tout ceux qui n'en sont pas adhérents ont attendu quasiment en vain que le facteur dépose dans leur boite aux lettres le programme des quatre listes en lice – quasiment en vain car un seul document nous a été remis, par exemple, et il ne comportait que le portrait des candidats sans aucun paragraphe quant au programme de la liste.
Il faut donc conclure que, même si ce n'est pas inscrit dans la loi, chacun est obligé de passer par Meta Platforms pour pouvoir être un minimum informé...

Notre petite enquête (qui n'a évidemment pas valeur de sondage, comme dirait le journaliste-animateur de la RTBF Sacha Daoud, mais constitue une simple prise de température parmi nos concitoyens) nous a permis de constater que :
1- aucun futur électeur contacté ne s'était enquis du contenu des programmes ;
2- les (très) rares candidats rencontrés, de leur propre aveu, avaient « signé » pour faire plaisir à quelqu'un  et non par conviction politique ;
3- leur connaissance du tissu social et culturel de la commune était plus que limité.
Sans doute en fut-il de même dans la plupart des communes wallonnes.

Résultats :
Les représentants de la liste Engis solidaire, d'obédience socialiste au pouvoir depuis des... décennies, ont obtenu 31,1 % des voix et perdu leur primauté au profit de ceux affilié à la liste COHÉsion (indépendante de tout parti politique) gagnante à 51,1 %, une majorité qui donne le poste de bourgmestre à Marc Voué (l'échevin contestataire) et le plus grand nombre de conseillers communaux au conseil qui sera mis en place le 2 décembre.
La liste Renouveau, composée de partisans proches des Engagés (parti centriste et social-libéral issu du Centre démocrate humaniste CDH, descendant depuis 2002 du Parti social-chrétien PSC) et des Écologistes confédérés pour l'organisation de luttes originales Ecolo, atteint 11,9 %. Celle d'une conseillère communale indépendante disparait purement et simplement du paysage politique engissois.

Le site internet de la commune, à la date du 4 novembre 2024 (donc 3 semaines après le résultat des votes) ne donne encore aucune info quant aux résultats des élections.
Le 5, sans que les pourcentages des résultats ne soient cités, apparaissent les informations sur le pacte de majorité, informations également développées dans la presse : le parti COHEsion donne une place à Marc Defraigne, de la Liste Renouveau.
Sans siéger au Collège, ni avoir droit de vote, M. Defraigne « y sera convié s’il le désire. Il fera quoi ?  Seules ses qualités ont permis cette ouverture. Ouvrir la majorité à un conseiller engagé au propre comme au figuré est une démarche juste et salutaire en regard à son implication pendant ce mandat. Il sera le président du nouveau conseil communal, il reprendra la présidence de l’ALEM, la présidence du centre culturel en synergie avec l’échevine de la culture. Il sera un accompagnant à la présidente du CPAS en intégrant le bureau et le conseil du CPAS. Il sera un accompagnant de l’échevine de l’enseignement en intégrant la COPALOC (Commission Locale Paritaire) » précise Muriel Sparmont en reprenant l'annonce du futur bourgmestre dans son article « Marc Defraine (Renouveau) intègre la majorité du nouveau bourgmestre Marc Voué à Engis : « Une personne qui s’est investie... »» – La Meuse Huy-Waremme, 05/11/2024 à 15:37.

Les représentants de COHEsion formant le nouveau Collège communal seront :
  • Marc Voué, bourgmestre (Police et Sécurité, État civil, Finances, Personnel, Grands projets, Budget participatif, Participation citoyenne) ;
  • Christine Oversteyns-Tasiaux, 1ère échevine (Jeunesse, Santé et personnes handicapés, Seniors, Développement économique et Emploi, Culture, Tourisme, Patrimoine) ;
  • Géraldine Pinte, 2e échevine (Enseignement, ATL-Accueil extrascolaire, Petite Enfance, Jumelage ;
  • Sophie Bourguignon, 3e échevine (Urbanisme, Développement territorial, Développement durable, Environnement, Énergie – matières dont elle s'occupait comme employée communale –, Logement ;
  • Christophe Menconi, 4e échevin (Travaux, Mobilité, Sépultures, Sports) ;
  • Isabelle Terryn, Présidente du CPAS, Chargée de la Cohésion sociale (PCS), des Affaires sociales, de l’Économie sociale et solidaire.
Tous sont belges. Et c'est la première fois que tant de dames ont accès à la direction de la commune d'Engis !!!

Tout autre chose : Fin octobre et début novembre, la presse régionale met en évidence un bel anniversaire : voila 35 ans que les jeunes époux Isabelle Doyen et Benoît Verhulst ont repris la dernière des épiceries villageoises hermalliennes dont l'histoire remonte au tout début du XXe siècle – si pas avant….

épicerie Pollard, début XXe s.
L'épicerie Pollard, tout début du XXe siècle, bien avant que le ministre socialiste amaytois Freddy Terwagne
ne donne son nom à la chaussée qu'on avait simplement appelée « rue du château » puis «  rue du centre »…


On entrait chez Benoît et Isabelle par une porte étroite flanquée de deux fenêtres et le comptoir se trouvait sur la droite, le long du petit côté d'une petite salle rectangulaire encombrée d'étagères en bois.
Au fil des... vacances d'été, des frigos et de nouveaux rayonnages ont été installés, le comptoir a déménagé pour être face à l'entrée, les fenêtres ont été agrandies comme la salle qui a empiété peu à peu sur les dépendances de l'ouest... :

la supérette

À l'été 2003.

Les Hermalliens ont pris l'habitude de voir le papa de Benoît donner un coup de main, puis les enfants Émilie et Louis faire de même.
Le commerce marchait bien et méritait un nouvel agrandissement ; l'idée de le transplanter à quelques mètres de là, sur la place d'Hermalle, a fait jour sans pourtant pouvoir se concrétiser. Les époux ont alors choisi d'investir l'espace qui, en façade de rue, donnait surtout à vue un volet de garage, mais qui se prolongeait en pente douce jusqu'à l'arrière du bâtiment, offrant un espace de stockage pour bonbonnes de gaz, petit bois d'allumage et matériaux divers avant le jardin privatif.

début des travaux

Début des travaux en 2019.

C'est ainsi qu'est né « leur » Spar Express, avec trois emplacements de parking couverts à rue, ouvert du lundi au samedi inclus, comme l'était l'ancien commerce. Nous lui souhaitons bien évidemment une encore longue vie !

façade du nouveau Spar  Louis et ses parents

Le Spar en 2024 © Sandrine Diressens - Louis et ses parents, Isabelle et Benoît © La Meuse Huy-Waremme.

Plus triste info : le 2 novembre 2024 est décédé, à son domicile, Lucien Dardenne, né à Engis le 22 janvier 1926 et qui y a joué un important rôle.
Lucien Dardenne

Lucien Dardenne © foret-tejean.net

Enfant d'une famille catholique, il a participé au mouvement de jeunesse de cette obédience comme louveteau, scout, routier. Après des études à l'Institut Saint-Luc de Liège, il devient dessinateur industriel Aux carrières et Fours à chaux Dumont-Wautier et fonde, parallèlement et avec un ami, un Bureau d'architecture. Il y créera plusieurs belles constructions dont le « chalet suisse » de Hermalle, rue Wérihet, et sa propre maison dont la toiture en forme de large V inversé constituait un objet de curiosité par les Engissois. il a épousé Marie-José Guissart qui abandonne son travail à la firme ACBI d'Engis pour se consacrer à l'éducation de leurs enfants successifs : Jean-Pierre, Marie-Claire, Luc et Bernadette.
Deux d'entre eux, Jean-Pierre et Luc, deviendront les « Frères Dardenne », cinéastes mondialement connus pour leurs documentaires sociaux et films raflant les plus grandes distinctions cinématographiques.

Les Frères dardenne

De g. à dr. Jean-Pierre et Luc Dardenne, à Bologne en 2016, recevant un FIAF Award (Prix de la Fédération internationale des Archives du Film,
décerné à des personnalités internationales reconnues pour leur travail dans le domaine de la préservation et du cinéma,
ainsi que pour leur talent artistique).


Par conviction car militant chrétien, Lucien Dardenne s'est engagé dès ses 18 ans dans la SSVP, Société de Saint-Vincent-de-Paul.
Il va y jouer un rôle important dans sa partie wallonne et mener diverses actions, de la collecte de charbon pour les plus démunis à la création, en 1983, de La Traille, association dont le nom rappelle la corde tendue entre deux mâts ou deux tours situés sur chaque rive d'un fleuve pour guider le bac transportant personnes, animaux et matériaux d'une rive à l'autre. Symboliquement, cette association aide les plus démunis à passer d'une rive où la vie n'est pas de tout repos à celle où la normalité et l'épanouissement doit être de mise.
La Traille a aidé et aide toujours nombre de personnes à se remettre en ordre administrativement et socialement ; elle organise la fourniture de colis alimentaires, de garde-malades, de personnel pour des travaux ménagers et de jardinage, de mobilier et d'objets de réemploi. Depuis 1993, elle accueille dans des locaux adaptés des femmes, avec ou sans enfant(s), obligées de fuir les coups de leurs compagnons ou conjoints.

Après sa retraite, Lucien Dardenne a été conseiller communal d'Engis pendant une vingtaine d'années. Il est l'auteur de Inte di nos-ôtes seûye-t-i dit [Entre nous soit dit], Visé, Imprim Group, s.d. [après 2017], qui donne quantité d'informations et d'illustrations sur la région comme sur sa famille.

Page de couverture du livre de lucien dardenne

À la fin du mois de novembre, l'annonce semble violente pour certains :

affiche à vendre

Depuis plus de 30 ans, en effet, villageois et touristes étaient accueillis chaque weekend dans cet imposant bâtiment du centre de Hermalle. Certains y découvraient la cuisine ancienne dans la petite taverne décorée d'objets de gastronomie anciens, d'autres y chinaient livres et objets de brocante vendus dans la grange monumentale.

taverne  brocante dans la grange  groupe de balade

D'autres encore y prenaient le départ de balades nature mensuelles menées par le guide Jacques Berten, ou y visitaient des expositions variées – de peinture et sculpture d'artistes wallons, ou sur des thèmes historiques ou gastronomiques étonnants.

« La ferme », après avoir joué pendant des siècles un rôle majeur d'intermédiaire entre le château et les villageois, était donc devenue une « institution » dans la commune depuis la fin du XXe siècle, et le seul témoignage patrimonial privé d'architecture ancienne accessible au public.
Bien des gens n'imaginaient pas que cela pourrait changer et les « Comme c'est dommage ! » ont abondamment fusé.

Il n'empêche que toutes ces activités (dont voici la liste quasi exhaustive) ont été créées et gérées par des bénévoles dont l'âge a forcément avancé, rendant plus difficiles les manutentions et l'entretien.
Et comme à 70 ans et plus, on n'a plus le même allant qu'à 40…, plus faible aussi est la patience face à un public de plus en plus irrespectueux, voire imbécile.  Le mot est violent mais quel autre terme utiliser face à des questions comme
- J'aimerais faire la balade guidée pour les plantes et je vois que c'est seulement dimanche. Je ne peux pas venir demain ? (question posée un mercredi)
- J'ai vu à la TV que le château de Hermalle a brulé. Est-ce qu'on peut le visiter ce weekend ?
- C'est pour la balade guidée. Est-ce qu'il faudra marcher ?

Fin novembre donc, brocante et taverne ferment définitivement.  

Par contre, les musée de la Gourmandise et musée Postes restantes (ouverts respectivement en 1995 et 2004 et dont le public vient le plus souvent de loin, voire de très loin – comme Berlin… –) restent accessibles jusqu'au moment où la vente du bâtiment sera effective.  

De même le service d'information touristique du Syndicat d'initiative continue sans problème.




Notes  flèche



[16] Marc Vanesse, « Deux trains en collision frontale », dans Le Soir, quotidien belge, jeudi 3 juillet 2008, 22:47 Archive en ligne   flèche

[17]   Nouvel Obs.com, 3 juillet 2008 – Cyberpress.ca, 3 juillet 2008 – Swissinfo.ch, 3 juillet 2008 – Wprost.pl, 3 juillet 2008 – Mediafax.ro, 3 juillet 2008 – TurkishPress.com, 3 juillet 2008 – Nyhederne.tv2.dk, 3 juillet 2008… flèche

[18] A. Bt., « Coups de feu à la fête à Hermalle » dans La Meuse Huy Sudpresse du 24 juillet 2011.  retour au texte

[19] « À Huy-Waremme, on combat la disparition des agences bancaires de proximité » dans 7sur7.be, quotidien belge, 19 janvier 2021.  retour au texte
 
[20] Brigitte Lousberg, « Verviers Exposition au Centre touristique de la laine et de la mode Une cité lainière chocolatée Le saviez-vous ? » dans lesoir.be, quotidien belge, 4 février 2003.  retour au texteretour au texte
 
[21] Le botî et la botterèsse(termes wallons) étaient des porteurs de hotte, transportant sur leur dos diverses marchandises (légumes, charbon, craie de France, huile céruse, verre, tapisseries, petits meubles, etc.). Le bâton qu'ils utilisaient pour la marche servait d'appui à la hotte lorsqu'ils stationnaient debout.  retour au texte




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